Quelle claque ! Continuation logique des thématiques chères à Hosoda (deuil, lien familial etc) et en même temps, il y a une légéreté et un humour qui n'étaient pas aussi présents auparavant, pas à ce point. Et ça fait du bien. Après le chef d'oeuvre absolu qu'était Les Enfants Loups, Hosoda a raison de tenter autre chose.
La mélancolie est toujours là, jamais loin, mais le récit se veut enjoué, truculent, le lien père/fils de substitution est déployé de manière rigolarde. Les combats sont excellents (la séquence de l'arène!) et amènent à chaque fois quelque chose dans la caractérisation des persos.
Une réflexion comme ça: je trouve que le film déploie un vrai monde univers à la fois fantaisiste et cohérent, qu'on accepte tout de suite (la ruelle qui donne accès au monde magique des animaux, c'est comme ça et puis c'est tout). Finalement, Le Garçon Et La Bête est un héritier bien plus valeureux de l'esprit Star Wars des débuts, par rapport au calculateur The Force Awakens.
Ca se fait de manière organique, créative, inattendue. Les archétypes sont là. Le mentor, le disciple, l'antagoniste etc.
Ici le mentor n'est pas un sage Obi-Wan mais un Ours avec un sale caractère, et la transmission de la force se fait à base de coups de pieds au coups et d'engueulade. L'antagoniste, Ichirôhiko, dispose d'une psychologie bien mieux établie et nuancé, son entourage ainsi que le spectateur éprouve même une certaine empathie pour lui. On est loin de la caractérisation inconstante et gênante sur les bords de Kylo Ren.
Mais ne nous égarons pas. Le Garçon et La Bête est une nouvelle date dans la filmographie de ce grand conteur qu'est Hosoda, à la fois film somme et récréation jouissive. C'est beau, tout simplement.