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Après avoir commencé à explorer l’anthropomorphisme dans son précédent long-métrage, Les Enfants loups, Ame & Yuki, le réalisateur Mamoru Hosoda utilise à nouveau cette approche dans son dernier film, Le Garçon et la Bête. La différence entre les deux œuvres est que dans ce dernier, l’homme prend également des attitudes et des traits bestiaux. Le garçon, Kyuta, aborde souvent les expressions de son maître Kumatetsu.


Dans le monde des hommes, le jeune Ren vit seul dans les rues bondées de Tokyo. Après avoir perdu sa mère et sans la possibilité de joindre son père, l’enfant refuse d’être placé sous tutelle et s’enfuit. Il rencontre un curieux duo qu’il va suivre. Sa curiosité l’amène ainsi dans le royaume des bêtes, un univers parallèle au notre et dont seuls les bêtes connaissent les accès. Dans ce monde, le seigneur est à la recherche de son successeur. Deux combattants se disputent le privilège. D’un côté le calme Iozen et de l’autre le turbulent Kumatetsu. Pour prétendre au rang de seigneur, ce dernier va devoir trouver un disciple. Disciple, qui comme vous vous en doutiez, sera le jeune Ren, renommé Kyuta par son maître. S’en suit une belle aventure. Mais après avoir fortuitement retrouvé le chemin pour aller dans le monde des hommes, le déracinement de Kyuta va finir par peser et l’amour naissant avec la douce Kaede ne va certainement pas arranger la situation.


La plus belle réussite d’Hosoda est d’avoir créé un maître et un élève hauts en couleurs. La relation maître/élève prend, quasi instantanément, un double sens. L’apprentissage de Kyuta va entraîner l’évolution du caractère de Kumatetsu. Paresseux, entêté et incapable de se maîtriser, l’ours mal léché va apprendre énormément aux côtés de Kyuta. En éduquant son disciple comme il aurait aimé l’être, Kumatetsu va acquérir la sagesse qui lui faisait défaut jusqu’alors. Autodidacte jusqu’au bout l’animal !


Visuellement, Le Garçon et la Bête n’a rien à envier aux long-métrages du studio Ghibli. Le combat final possède un caractère merveilleux où le chatoiement des couleurs qui contraste avec les ténèbres donne un aspect épique alors que presque aucun coup n’est échangé.


Si vous voulez voir une belle histoire et qu’entendre des personnages hurler à tout bout de champ ne vous dérange pas, n’hésitez pas et foncez voir ce film d’animation signé Hosoda. L’animation japonaise a encore de beaux jours devant elle, et ce malgré la retraite de son maître, Hayao Miyazaki.

Vincent-Ruozzi
8
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le 24 juil. 2016

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Vincent-Ruozzi

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