Je l'attendais celui-là, et pourtant je l'ai loupé au cinéma. Mais c'est pas grave. J'ai enfin pu voir Le Garçon et la Bête. Et c'était absolument génial.
Le film nous fait donc suivre le parcours de Ren, un garçon séparé de ses parents qui est sur le point d'être mis sous tutelle. Un destin qu'il fuit, fuite dans laquelle il va croiser celui qui va changer sa vie : Kumatetsu. Ren va alors se retrouver dans le royaume des bêtes, où deux favoris se disputent le titre de futur seigneur. Parmi ces favoris, Kumatetsu est celui des deux qui est sur la touche car il n'a pas de disciple.
Et c'est là que les enjeux commencent. On s'en doutait, Ren va devenir le disciple de Kumatetsu, qui va le renommer "Kyuta" pour l'occasion. Et l'on va alors assister à un véritable parcours initiatique, tant pour Kyuta que pour Kumatetsu. Ce dernier étant une bête sans véritable attache va se retrouver dans la position du père adoptif de Kyuta en plus d'en être le mentor, et le parallèle entre l'évolution de Kyuta et celle de Kumatetsu est particulièrement touchante.
Cette relation particulière prend tout son sens lorsque Kyuta retourne dans le monde des humains, avec une personnalité forgée dans le royaume des bêtes auprès de Kumatetsu. Il va alors devoir faire face au choix entre sa vie humaine et le royaume des bêtes, qui lui a tant apporté. Le parallèle agit toujours, avec la vue de Kumatetsu qui se voit "privé" de son fils adoptif, en quelque sorte, lorsque celui-ci reprend peu à peu sa vie humaine. Les thèmes de la relation parent-enfant et de l'abandon sont ici traités de façon forte, avec pas mal de symbolique qui fera écho plus ou moins fort dans votre petit cœur.
Pour terminer là-dessus, le lien entre Kyuta et Kumatetsu est particulièrement bien retranscrit à l'écran, on ressent ce que l'on voit, et le dénouement est particulièrement touchant.
Le scénario n'est pas spécialement surprenant, mais la mise en scène parvient à donner un résultat qui n'est pas attendu comme une évidence, et c'est un véritable plaisir de voir l'histoire défiler pendant presque deux heures.
Graphiquement, on est sur du lourd, du très lourd, qui n'a rien à envier à l'animation japonaise que l'on tâtait avec Miyazaki. La scène d'introduction à elle seule va vous accrocher à votre siège : la relève est assurée, et c'est rassurant. Enfin, il est particulièrement intéressant de suivre le fil logique de Hosoda à travers (Summer Wars, Les Enfants Loups, Le Garçon et la Bête), qui aborde ses sujets via des univers mêlant réel, virtuel et fantastique, réussissant à traiter des thèmes universels tout en nous faisant rêver.