Le dernier film de Mamoru Hosoda reste dans sa trame narrative le genre de thématique que l’on a vu une bonne centaine de fois, surtout dans la culture populaire japonaise que ce soit à travers la japanimation, l’industrie vidéoludique, ou bien encore les mangas.
C’est l’histoire d’un enfant japonais (Ren), qui suite au décès de sa mère, décide de fuguer afin d’éviter sa famille de substitution, et apprendre à vivre seul.
Pendant sa fugue, il fit une étrange rencontre, un furry à l’apparence d’ours du nom de Kumatetsu.
Kumatetsu recherche un disciple pour lui succéder, et notre jeune héros lui a tapé dans l’œil. Alors qu’il suivait Kumatetsu, Ren se retrouve plonger dans un nouveau univers fantasy contrastant avec le Tokyo moderne.
Après moultes conflits , Kyuta (le nouveau nom du héros Ren) devient officiellement l’apprenti de l’ours bourru et s’ensuit un voyage et un apprentissage initiatique afin d'apprendre les arts martiaux, malgré la crainte des habitants de ce monde fantaisiste, à la présence d’un être humain risquant d’apporter les ténèbres avec lui.
Malgré sa trame classique, le film reste très agréable à suivre pour son binôme à la fois contrasté et complémentaire, qui apporte sa petite touche d'humour et de légèreté. L'univers du film est solide, et joli avec une dimension épique qui fera mouche pour tout amateur de culture japonaise.
Plus regrettable, certaines séquences s'avèrent soit inutiles ou pas suffisamment développés (selon le point de vue), ce qui nuit parfois au rythme du film (notamment le passage sur les philosophes).
Autre point plus gênant lié à la trame de l'histoire, la sensation d'être pris pour un con avec un plot twist terriblement prévisible. Il y avait moyen d'être clairement plus subtile que ce soit pour le spectateur, ou la crédibilité des personnages du film.
En terme de réalisation, même si le film n'égale pas à mes yeux une production de Makoto Shinkai, ou d'un Ghibli, le film s'en sort honorablement avec de belles animations lors des combats, ou des mimiques des protagonistes.
A l'instar des autres productions de Mamoru Hosoda, on notera la performance d'un réalisme urbain lors des mouvements de foule. Toutefois, la qualité visuelle de ces fameux passages ne s'avère pas constante notamment avec parfois l'utilisation d'un Cell Shading (plus ou moins discret). Si le rendu n'est pas non plus dégueulasse à l'écran (contrairement à certains concurrents), on pourra chipoter sur ce manque d’homogénéité.
En revanche, le rendu sur les 20 dernières minutes du film force le respect que ce soit à travers la qualité de l'animation, l'esthétisme (malgré un antagoniste particulier) ou le rendu de la ville.
Conclusion :
Le garçon et la bête est un film divertissant, et léger bien qu'on pourrait lui reprocher son classicisme. La réalisation technique et esthétique est plutôt réussite dans son ensemble (surtout vers la fin).