Le roi est mort, vive le roi ! Pendant des années les Studios Ghibli ont cherché, en vain, celui qui deviendrait le successeur du maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki. Finalement il semblerait bien que les Studios Chizu aient réussi à trouver l’oiseau rare en la personne de Mamoru Hosoda! L’on avait bien senti au travers de La Traversé du Temps, Summer War et surtout Les Enfants Loups qu’on était en présence d’un grand réalisateur. Mais, aujourd’hui, avec Le Garçon et La Bête le doute n’est plus permis !
Tout comme chez Miyazaki, l’on retrouve chez Hosoda des thèmes à la fois merveilleux et accessibles aux enfants mais aussi dur et mature qui ne pourront être compris que par les adultes. Les enfants seront ravis par un humour omniprésent, parfois un peu vulgaire, mais surtout en accord avec son époque. Ils se laisseront entraîner dans un monde fantaisiste peuplé d’hommes bêtes et de scènes de combats hautes en couleurs. Mais quand il s’agit d’abordé les relations entre les protagonistes c’est clairement aux adultes qu’Hosoda s’adresse.
Et de quelle manière ! Qu’es ce qui fait d’un père un père et qu’es ce qui fait d’un fils un fils ? Voilà les deux questions soulevés par le film. C’est avec une sensibilité toute masculine que les réponses vont être apportées. Car oui, le film est ouvertement masculin. On a souvent tendance, surtout au cinéma, à associé la sensibilité à la féminité. Je ne veux pas dire par là quel est représenté par des personnages féminins, mais plutôt que les sentiments de sensibilités représentés au cinéma sont souvent des sentiments à prédominances féminines. Pourtant il existe une forme de sensibilité typiquement masculine et c’est clairement celle-là que Le Garçon et la Bête met en avant.
Je pense sincèrement que chaque père va retrouver sa maladresse et son envie de grandeur dans le personnage de Kumatetsu. Tout comme chaque fils retrouvera son envie d’indépendance et sa peur de ne pas être à la hauteur dans celui Kyuta. A titre purement personnel il y avait longtemps que je ne m’étais pas identifié à ce point à des personnages. Et, chose qui ne m’était jamais arrivé dans mes souvenirs, à deux personnages au sein d’un même film. A la sortie de la séance j’étais partagé entre deux envies de force égale. Celle de prendre mon fils dans mes bras et de lui dire que j’étais fier de lui et celle de téléphoner à mon père pour lui dire merci… Devant tant d’émotion je ne peux que m’incliner…