Après la mort de sa mère dans un incendie, Mahito, garçon de 11 ans, doit quitter Tokyo pour vivre dans le village où elle a grandi. Il s'installe avec son père dans un manoir où vit Natsuko. Il va y rencontrer un mystérieux héron...
Dix ans après avoir annoncé sa retraite au moment de la sortie du Vent se Lève, Hayao Miyasaki revient .
Le moins que l'on puisse dire est qu'il n' a pas choisi la facilité pour son retour puisque c'est son dessin animé le moins accessible depuis le cultissime "Le voyage de Shihiro".
On retrouve des thèmes chers au maestro comme la guerre (Le vent se lève, Porco Rosso..), la famille , la nature végétale comme humaine. Et le deuil ici .
Pour une fois, ce n'est pas une héroïne qu'on suit mais un héros. Mais dans les rôles secondaires, on y trouve quasiment que des femmes comme Natsuko qui devient "sa mère" , Kiriko une dame âgée ou encore Himi.
Ce qui étonne est que plusieurs éléments nous renvoie à l'oeuvre de Miyasaki. Le plus frappant est le personnage Kiriko qui ressemble , sans doute volontairement, à un autre personne vu dans un autre film du maitre (je vous laisse la surprise !). On y trouve des bestioles qui font penser à des petits Totoro. Et puis le côté onirique et monde parallèle nous renvoie au Voyage de Chihiro.
Et puis dans Totoro, la mère des jeunes héroïnes était malade, ici la vraie mère du héros est décédée et sa "nouvelle" est "malade"...
Visuellement , Hayao Miyasaki se surpasse tant c'est absolument somptueux. Les scènes de flashback de l'incendie sont impressionnantes tout comme la nature que l'on voit dans divers mondes.
Le héron est peut-être le personnage le plus intéressant parce qu'il est , pendant un certain temps, ambigu: on ne sait pas trop s'il veut aider ou tuer le héros Mahito si bien que leur tandem fonctionne très bien.
Mahito est hanté par la mort de sa maman (qui ne le serait pas surtout dans les circonstances où elle est décédée ). Il fait souvent des cauchemars où il la voit dans l'incendie... Et à travers son aventure il va devoir surpasser ses angoisses .
Comme souvent Miyasaki glisse divers éléments autobiographiques qui rend son film d'une grande sincérité .
Miyasaki réussit son retour en nous livrant un animé impressionnant qui risque de se bonifier à chaque vision tant le film est complexe dans sa structure. Et c'est d'ailleurs ce qui pourra dérouter certains spectateurs. Je le déconseille à ceux qui n'ont jamais vu de films de Miyasaki vu les références à ses anciennes oeuvres. Sans grande surprise il a été un énorme succès au Japon . Et c'est le meilleur démarrage jamais réalisé par Miyasaki en France (700 000 entrées dès la première semaine !). Un film qui ne laissera personne indifférent.