Critique complète sur mon blog : « Le Garçon et le Héron » d’Hayao Miyazaki : testament prolongé !
Est-il vraiment nécessaire que je présente Hayao Miyazaki dans les grandes lignes ? Co-fondateur du studio Ghibli avec Isao Takahata, porteur de la réputation du studio avec le fameux logo de Totoro tiré de son film Mon voisin Totoro et une carrière déjà riche de 7 grands films avant qu’il ne sorte Le Voyage de Chihiro. Une filmographie faisant l’objet d’un éternel questionnement sur la place de l’homme vis-à-vis de la nature et la nature autodestructrice des hommes mais aussi de l’environnement (Princesse Mononoké est et restera toujours un modèle à ce niveau), sur sa fascination quant à l’aviation, sur ses espoirs quant à l’avenir porté par les jeunes générations, son féminisme dont le traitement est infiniment plus réfléchi et mûrement traité par rapport à ce que pas mal de nos confrères américains ont eu à proposer ces dernières années, et une poésie visuelle qui n’appartient qu’à lui.
Mais aussi une carrière de mangaka avec la version papier de Nausicäa de la vallée du vent : mon manga préféré tout titre confondu que je ne saurais que trop recommander à quiconque ayant été touché par l’œuvre de Miyazaki au cinéma et/ou tout lecteur de manga qui se respecte. Humainement Hayao Miyazaki est, comme beaucoup de grand créateur, plus problématique sur plusieurs points, y compris avec son rapport conflictuel avec son fils Gõro Miyazaki dont il avait très vivement critiqué son premier film lors d’une projection, et ses inquiétudes sujet à débat quant à l’avenir de l’animation japonaise. Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, s’il est passé à la postérité, ça n’est pas sans raison et si on a tous un Miyazaki différent comme préféré, ça n’est pas non plus sans raison.
Mais Hayao Miyazaki, c’est aussi un homme qui a tout fait pour mettre le pied sur le frein afin de ne pas mourir de surménage, et qui a toutes les peines du monde à trouver un successeur au sein du studio Ghibli. On a pensé que c’était fait avec Yoshifumi Kondo qui n’aura eu, hélas, qu’un seul film à son palmarès, Si tu tends l’oreille sorti en 1995, mais alors un véritable bijou injustement oublié par rapport à ceux de Miyazaki. Hélas, Kondo rendra l’âme en 1998 à la suite d’une rupture d’anévrisme.
Par la suite, il n’y a eu personne pour égaler ou prendre la relève d’Hayao Miyazaki : on a bien eu 2 excellents films de Hiromasa Yonebayashi Arrietty aura rencontré du succès grâce à la présence de Miyazaki au scénario, Souvenirs de Marnie aura hélas été oublié alors que Yonebayashi parvenait à se détacher de l’influence du maître et à proposer une œuvre particulièrement touchante. Mais qui aura fait le sujet de blagues déplacées et vulgaires sur une prétendue relation incestueuse supposé par une bande de crétins ignares et trolleurs sur le net totalement dénué de maturité.
Quant à Gõro Miyazaki, ce dernier n’aura jamais réussi à convaincre son père. Avec une dureté franchement injuste quand on sait que Miyazaki fils ne voulait pas faire du cinéma à l’origine. Et de toute manière, quand on voit la gueule de son Aya et la sorcière prévu pour la télévision, je pense sincèrement que le fils Miyazaki n’a pas plus envie que ça de prendre la relève. Enfin, Hiroyuki Morita livrera un petit conte sympathique avec « Le royaume des chats » mais trop anecdotique et court pour vraiment convaincre.
Et aujourd’hui : alors que Ghibli est en plein hibernation après une collaboration, ma foi, très réussie en 2016 avec La tortue rouge, Hayao Miyazaki revient une douzième fois. Mais petite particularité, Toshio Suzuki axera sa promo sur le nom du créateur et sans jamais diffuser la moindre image au Japon afin de garantir le succès du prochain film du studio. Une tactique à double tranchant qui, heureusement, semble avoir pleinement fonctionner sur le sol nippon. Surtout que par la suite, plusieurs images et BA nous sont parvenus mais en ce qui me concerne, je me suis contenté des images pour éviter toute divulgation malheureuse.
Qu’en est-il au final ? Et bien, je ne suis pas mécontent qu’une série d’événement malheureux (la tempête ciaran, puis un inconvénient de dernière minute après un premier report de ma séance) ait repoussé ma séance de quelques jours. Déjà parce que si je suis encore en train de digérer le film, je suis très heureux d’avoir de nouveau pu profiter d’un autre Hayao Miyazaki au cinéma après Le Vent se Lève. Mais surtout parce qu’avec ce film, si il lui manque une étincelle pour atteindre les mêmes sphères qu’un Nausicäa ou qu’un Chihiro : est une extension testamentaire plus que fascinante à étudier.
La première chose que l’on retrouve avec Le garçon et le héron, c’est le talent qu’à Hayao Miyazaki pour mettre le spectateur dans un état d’attente perpétuel tout en parsemant son premier acte d’éléments étrange ou fantastique au compte-goutte, mais suffisamment accrocheur et curieux pour qu’on veille impérativement en voir plus. Un exemple parmi d’autres, l’incursion répété du héron cendré auprès de Mahito après l’arrivée de ce dernier au manoir : d’abord avec un vol de près, puis en passant devant la fenêtre de sa chambre et sur le toit, jusqu’à répéter les dernières paroles qu’il a entendu de sa propre mère. Etrange, curieux, improbable mais très accrocheur.
Deuxième chose, Miyazaki use beaucoup des non-dits et de l’image pour faire réagir son public ou l’impliquer émotionnellement avec ses personnages. Cela passe aussi bien par des éléments de comiques visuels (le héron qui entre par la petite fenêtre de la tour, la démarche plutôt comique du groupe de vieillardes au service de Natsuko) que par le simple fait de suivre le nouveau quotidien de Mahito dont on devine ici : l’extrême politesse dont il fait preuve et conforme au milieu social du Japon, et le deuil de sa mère qu’il porte encore 1 an après sa mort. On s’en doute un peu, Le garçon et le Héron sera un film très sobre et moins fantaisiste malgré la présence totalement assumé du fantastique à l’issue de ce premier acte.
Et enfin troisièmement, ça ne fait vraiment pas de mal de revenir à ce que Ghibli fait de mieux en matière d’animation (surtout après la laideur en 3D d’Aya et la sorcière, même si ce film-ci était destiné pour le petit écran). Surtout avec la mise à jour esthétique qui se ressent ici et là avec des idées de mise en image toujours bienvenu chez Hayao Miyazaki : comme cet effet de flou artistique et de déformation environnemental du point de vue de Mahito lors du prologue lorsqu’il court droit vers l’incendie, ou même la beauté plastique des textures comme les flammes d’Himi ou bien la fluidité de mouvement lors d’un mouvement de foule
(tel que celui des perruches envahissant l’écran lors d’une course ou d’une métamorphose).
Mais au-delà de sa beauté graphique, c’est surtout dans sa composition du plan et aussi de son échelonnement de détails que Miyazaki impose sa puissance narratrice. Cela se sent surtout durant le deuxième acte quand Mahito est plongé dans l’étrange monde parallèle ou au-delà de son monde océanique, le maître de la Japanimation nous fait surtout ressentir le déclin et le poids d’un univers qui a vécu mais sur lequel le rideau se referme doucement, sans pour autant sombrer dans le mouvement de caméra fantaisiste ou irréaliste que l’animation permettrait en temps normal. De ses plans larges sur l’horizon ou l’on voit les illusions de bateaux qui ont probablement existé
jusqu’à la « carnivorisation » des oiseaux prêts à dévorer des esprits inoffensifs pour survivre
, en passant par les habitants de ce monde constitué d’êtres sans visage et surtout de la difficulté d’une pêcheuse comme Kiriko pour survivre de son métier.
L’enchantement n’est pas le mot d’ordre du film. Au-delà de rares passages contemplatives flatteur et planant
(l’envol des warawara pour le monde « d’en haut »),
et de certaines démonstrations visuelles ébouriffantes dont Miyazaki a le secret en termes d’impact et de sens (la séquence entière de la chambre d’accouchement), Hayao Miyazaki confronte les spectateurs à un univers auxquels on peut trouver des échos voulus et visible au reste de sa filmographie. Le premier acte n’étant pas sans faire penser à Mon Voisin Totoro avec le départ d’une famille dans une maison de campagne, les bateaux au loin pouvant être une variante mineure de la scène de la mer de nuage dans Porco Rosso tandis que les warawara peuvent être vu comme des homologues aux petits esprits de la forêt dans Princesse Mononoké.
Si certains y voient un signe de fainéantise ou de redite, j’y vois personnellement une synthétisation de son cinéma à travers une ultime production dans laquelle le message le plus évident est celui-ci : « tout a une fin et tôt ou tard, je ne serais plus là pour veiller sur mon œuvre. » Mon impression est qu’ici, il n’est pas question de redécouverte, mais de faire d’une part le bilan sur la carrière de Miyazaki et de comprendre et rejoindre le constat qu’il fait sur lui-même après plus de 40 ans de carrière dans l’industrie.
Cela ne signifie pas pour autant qu’il délaisse son fil rouge principal et le voyage du jeune Mahito qui, s’il n’a pas la portée d’écriture d’Ashitaka ni le même capital sympathie d’un Porco Rosso, il est suffisamment bien écrit et bien interprété en VO par Sôma Santoki pour être rattachable auprès du spectateur. J’irais pas jusqu’à penser que Miyazaki voit Mahito comme son fils de sang (Gõro Miyazaki), mais en tout cas il l’utilise efficacement comme passerelle émotionnelle pour le spectateur dans le cadre de sa démarche. Mahito ayant, pour finalité, d’accepter la réalité et surtout d’accepter Natsuko comme sa nouvelle mère bien que son manque de compassion ou d’attachement soit plus nuancée et loin d’être rentre dans le lard.
Là ou ce douzième film me laisse plus perplexe, c’est dans le casting de personnage entourant Mahito : le héron cendré le premier avec qui il forme un tandem, finalement, en demi-teinte même sans comparer à d’autres du studio Ghibli comme Arrietty et Shô, Sheeta et Pazu ou encore Chihiro et Haku dans Le Voyage de Chihiro. Ce dernier ayant un rôle plus fonctionnel que bien d’autres personnages de Miyazaki, et lui et Mahito ayant du mal à s’entendre plus de la moitié du film alors que les situations se prêtent à les faire passer du temps ensemble et à coexister. Personnellement j’ai vu plus alchimique comme tandem.
Mais d’une manière générale, le terme « fonction » est ce qui définit le mieux l’ensemble des personnages du film. Autant Le Vent se lève après un nouveau visionnage, j’adhérais bien plus à l’écriture plus terre à terre des personnages et plus ancré dans le réel en raison de son statut de biopic animé. Autant ici, même avec des rôles féminins fidèles à ce qu’offrait habituellement Hayao Miyazaki entre Himi la déesse du feu et Kiriko la pêcheuse douée de débrouillardise, on les suit avec intention mais pas avec un désir d’être à leurs côtés dans ce qu’ils affrontent ou traversent. Cela dit, tout cela est largement voulu par le créateur derrière ce film.
Car oui : Le Garçon et le Héron est, je pense (après un deuxième visionnage en français) de ces films qui témoignent d’une limite de son auteur. A la différence près qu’Hayao Miyazaki en a pleinement conscience et que cette mise en abîme est une extension plus mélancolique, plus frontal et plus consciencieuse. Cela se voit dans la représentation du monde parallèle au sein de la tour dont le contenu est plus simple et plus disparate que dans un Château dans le ciel ou un Princesse Mononoké, et surtout ou malgré le contexte de la période 39-45 dans le monde réel, il n’y a pas d’antagonisme réel si ce n’est que le temps et la vieillesse qui accablent le Grand-Oncle et les épreuves de la vie.
Cela est voulu, surtout par la présence très réduit de l’humain, limité ici à Himi, Natsuko qui s’est isolée pour accoucher au calme, Kiriko la vieille dame dont l’alter égo est une jeune pêcheuse vivant tant bien que mal de son travail et le Grand-Oncle, le fondateur même de ce monde parallèle conscient de sa fin prochaine. La domination des oiseaux devenu carnivore et désormais un peuple en surnombre n’est pas anodin à cette décrépitude. Et la représentation du monde par des polygones en bois blanc utilisé par Miyazaki décrit la fragilité et la limite de celle-ci à survivre davantage.
Tout ici incite à l’achèvement d’une époque et à la transition vers une nouvelle histoire, quitte à ce qu’un monde disparaisse à jamais sans pour autant avoir de successeur pour entretenir ce monde. Et quand on sait que pendant des années Hayao Miyazaki n’a jamais réussi à trouver un cinéaste ou un créateur digne de lui succéder à la tête de Ghibli (soit par manque de talent, soit parce que comme Yonebayashi il a été tracer sa voie ailleurs ou à cause d’une mort malheureuse comme Yoshifumi Kondo),
les paroles du Grand-Oncle et la projection du vieux maître barbu n’en est que plus symbolique.
Et vous savez quoi : ça n’est pas grave, et je pense que Miyazaki en est arrivé à cette conclusion quand on voit à quel point le Grand-Oncle se montre finalement serein.
Mon avis sur la question est que le studio Ghibli a eu son âge d’or, sa période de gloire et est passé à la postérité depuis ses débuts. Que Miyazaki y a fortement contribué et que d’autres comme Kondo et Takahata ont chacun su poser une pierre à l’histoire de la compagnie, et que si l’histoire de la compagnie doit s’arrêter avec Miyazaki… il en sera ainsi mais le monde continuera à tourner et à voir des créatifs dans l’industrie japonaise. D’autant que des héritiers à Miyazaki, il y en a déjà qui sont en train de créer leur propre histoire, de la même manière que Mahito va crée la sienne après ce film hors de nos regards : Mamoru Hosoda et Makoto Shinkai, en priorité, n’ont pas attendu que Miyazaki casse sa pipe pour se faire une place dans l’industrie japonaise sans pour autant chercher à plagier le vieux Hayao. Mais leurs thématiques, leurs propos et leurs univers ne sont clairement pas les mêmes, et c’est très bien comme ça.
Et Le garçon et le Héron raconte métaphoriquement cette histoire à travers Mahito et le Grand-Oncle en plus de son sujet clé traité avec délicatesse :
celui d’un enfant qui a besoin d’accepter sa nouvelle vie et qui prend conscience de ses failles en tant qu’humain, et d’un vieux créateur devant accepter que malgré son héritage, celui-ci sera tôt ou tard voué à disparaître malgré le souvenir qu’il pourra laisser (ou pas) derrière lui et qu’au bout du chemin, il n’y aura peut-être personne pour reprendre son travail.
A l’image de la mélancolie du film, également fortement incarné et porté par la musique de Joe Hisaishi, collaborateur musicale de longue date du vieux Hayao Miyazaki dont on ne cite plus les partitions musicales.
Par contre s’il y a un point sur lequel je vais être très fâché avec ce film : c’est sur sa version française qui n’est peut-être pas une abomination, mais franchement médiocre en comparaison de la qualité optimale qu’on a eu par le passé. Pendant un long moment, le responsable de la direction pour le doublage avec les films d’animation Ghibli fut Jean-Marc Pannetier qui avait, jusque-là, fait un travail quasi irréprochable y compris sur des films Ghibli non réalisé par Hayao Miyazaki. D’ailleurs c’est à Miyazaki que l’on doit la popularisation d’une comédienne spécialisée en doublage tout particulièrement puisque lors de la ressortie de Nausicäa au cinéma avec un second doublage bien plus fidèle au film : Hayao Miyazaki a lui-même choisie la géniale Adeline Chetail pour incarner l’héroïne, et par la suite on réentendra régulièrement cette comédienne chez Ghibli. Comme sur Kiki ou Arriety, ou bien Anna dans Souvenirs de Marnie pour ne citer qu’elles et son travail est toujours irréprochable.
Mais après Le Vent se lève, les deux derniers films des studios Ghibli : Aya et la sorcière, ainsi que Le Garçon et le Héron, ont été confié au directeur artistique Hervé Icovic. Et si il a déjà été à la charge de très bonne VF en film live par le passé comme Dracula de Francis Ford Coppola, Les Infiltrés de Martin Scorsese ou encore les deux volumes de Kill Bill de maître Tarantino, il a eu tendance à cumuler les échecs en animation japonaise dernièrement notamment avec « Belle et Miraï ma petite sœur de Mamoru Hosoda. Et avec Le Garçon et le héron, on peut pas dire qu’il corrige le tir.
La première erreur de la VF de ce film est d’être extrêmement littéral avec la traduction faites pour la VOST. A partir de là, ça donne quelque chose de trop carré, et surtout ça empêche de rendre plus fluide ou transmissible les dialogues entre les personnages ou le propos du film, ça rend cela très mécanique et à force de vouloir être fidèle au mot près, on perd en liberté de performance et surtout on n’essai pas de rendre plus fluide ou accessible ce qui aurait pu être mieux transmis avec des mots en VF.
La deuxième erreur de ce doublage, c’est d’avoir confié les rôles à des comédiens qui sont pratiquement tous très peu voire pas du tout des acteurs accoutumés au doublage en animation. Certains venant même du monde de la Comédie Française, donc n’ayant pas du tout les mêmes standards de jeu qu’un comédien de cinéma ou spécialisé au doublage. Et dés lors, l’exercice tourne à la fadeur générale avec la VF de ce nouveau Ghibli.
Hormis peut-être François Marthouret sur Grand-Oncle et Simon Volodine sur le roi Perruche, le reste est tellement emprisonné dans l’exercice de l’imitation de la VO que pas grand-chose de très réjouissant en ressort. Gavril Dartevelle le premier, correcte quand il est en retenu mais catastrophique et faux quand il doit extérioriser les émotions du jeune homme de 11 ans. Padrig Vion est un choix de voix plutôt bien trouvé pour le Héron cendré mais son jeu ne gagne pas en naturel non plus pour autant et les textes ne l’aident pas. Julie Pilod sur Natsuko est trop mécanique, Pauline Belle n’est pas horrible mais subit le problème des textes et de la direction d’Icovic, et Dimitri Rataud sur le père de Mahito est d’une fadeur insupportable. Bref, une VF à oublier (surtout en comparaison de ce qu’on a eu quelques mois plus tôt en VF de film d’animation japonais).
Mais surement pas un film à oublier tant Le Garçon et le Héron a une valeur symbolique et constitue une extension largement bienvenue à celle déjà présente dans Le Vent se lève : mélancolique, beau, grandiose dans ses moments les plus mutiques et dont la collaboration musicale avec Joe Hisaishi se passe toujours aussi bien après plus de 30 ans à travailler l’un avec l’autre. Hayao Miyazaki n’a peut-être plus la même fougue créative qu’au siècle dernier ou le début des années 2000, mais ça n’en est pas moins un maître dans son art conscient de ses limites et qui délivre un très beau chant du cygne pour peu qu’on le laisse enfin respirer et profiter pleinement du temps qu’il lui reste pour se consacrer à ce qu’il souhaite.