Voilà une œuvre qui trotte dans la tête encore des heures après le visionnage. C’est le film testamentaire de Miyazaki, reprenant ses thèmes les plus chers (l’enfance, le deuil, le merveilleux, la création, un peu l’aviation, la guerre, l’homme détruisant son environnement). Il y a partout des références à ses anciens films, les fans seront ravis (par exemple, on devine Laputa au fond d’un plan et « Le vent se lève » est cité textuellement).
Certains ont pu critiquer un scénario trop complexe, des longueurs et une quantité trop importante de personnages. Je ne suis absolument pas d’accord. L’œuvre est onirique, mature, et il faut rentrer dans la salle de cinéma comme un spectateur ouvert aux multiples interprétations, rester attentif. Car oui le film est complexe. Il n’est pas destiné à un trop jeune public comme pour Totoro ou Kiki la petite sorcière, pour autant il n’est pas inaccessible. Je le trouve à mi chemin entre Chihiro et Mononoké. Une plongée dans un monde imaginaire où l’enfant devra reconnaître ses torts pour évoluer, un monde imaginaire par ailleurs violent et rongé par le capitalisme (symbolisé par les perruches).
Ici, Miyazaki nous demande de continuer son œuvre, mais surtout d’en initier une, la notre. Il faut accepter la mort et le deuil pour créer la volonté poétique de vivre.