Le Géant de fer
7.6
Le Géant de fer

Long-métrage d'animation de Brad Bird (1999)

Une vraie réussite pour les enfants autant que pour les adultes. Datant de 1999, Brad Bird, qui plus tard nous servira son merveilleux Ratatouille et ses deux Indestructibles aux multiples péripéties effrénées, mais où l'action prend un peu le pas sur le message, expose plutôt ici, et plus frontalement son sous texte prenant appui en 1950 à l'époque de la guerre froide, pour parler de tolérance, du passage à l'âge adulte, du deuil et de la différence.
On est bien loin de toute la technique d'aujourd'hui et il y a comme une nostalgie des vieux dessins animés, les traits sont simples avec des mouvements moins bien définis, mais des proportions parfaitement rendues, en font tout son charme.
Oscillant entre légèreté humour et drame, ce métrage est un petit trésor d'intelligence et d'émotion, rappelant au cinéma d'animation japonais dans la mise en valeur des environnements naturels, de ses jeunes héros, de son ton poétique et de sa simplicité remarquable.


La guerre, les armes de destructions massives, ses ravages et sa dénonciation, la description d'un milieu rural appauvri, apportent un ton assez pessimiste à cette belle histoire d'amitié entre le géant de fer, venu de l'espace ayant oublié sa mission et un enfant en quête d'estime de soi, où l'absence du père sera montré subtilement, évitant la surcharge émotionnelle, à l'instar de tout le métrage par une narration épurée et de menus détails. A l'identique le rapport à la mort par la scène de la chasse est tout aussi rapide que percutant, et permet de décliner l'évolution du robot et ses choix à venir.


Formé par notre petit gars de 10 ans, entre pragmatisme et héros illustrés, notre robot se rêve Superman, découvre le monde, ses capacités, la dangerosité des hommes et se frotte au rejet de la population. Cherchant à grandir pour l'un et à se re-trouver pour l'autre, à finalement choisir son camp en regard de cette époque troublée, la mise en abîme de la bêtise, de la manipulation et de la paranoïa, sont alors montrées par le personnage de l'enquêteur gouvernemental, Mansley, prêt à en découdre face à l'inconnu et sans bien sûr que le danger en soit vérifié, face à ce géant, démuni et amnésique qui se révélera un bien dangereux adversaire.


Un conte universel que l'on continuera malgré nous avec l'image finale qui ouvre à l'optimisme, finissant de charmer nos cœurs enfantins, il faut bien le dire. Avoir un copain robot, à regarder le monde d'en haut comme Hogarth dans la main de son géant. Alors je suis allée vérifier dehors au cas où. Car depuis que les Transformers ont ouvert le champs du possible, j'ai tendance à accepter l'éventualité d'une rencontre fantastique J'ai d'ailleurs surnommé ma voiture Optimus et n'ai de cesse de lui faire la conversation, pour la motiver à se révéler... D'autant plus perplexe et ravie, quand ma radio s'est enclenchée toute seule...mais il s'agissait de la fréquence du trafic, qui prend la main sans prévenir. Mais tout de même. On ne sait jamais...

limma
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le 17 avr. 2019

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