Attention énorme coup de cœur. Ca veut dire que peu importe ce que vous me direz de mauvais à propos de ce film, rien ne m'atteindra. C'est pas contre vous hein, c'est juste que j'aime ce film, je me suis émerveillé, j'ai pris peur, j'ai été ému devant cette histoire si simple et si intelligente à la fois. En un mot comme en cent, Le Géant de Fer est une excellente découverte pour moi, et j'en profite pour remercier mes éclaireurs, et plus globalement les hautes sphères senscritiquiennes pour avoir créé SC (je suis un lèche cul et j'adore ça) et permis ainsi à toutes ces personnes lambda et avides de savoir que nous sommes (j'espère que ça dérange personne si je vous embarque avec moi dans cette phrase) de découvrir ces oeuvres qui nous étaient inconnues et qui nous touchent tellement lorsqu'enfin nous posons les yeux dessus (c'était une très longue phrase je l'avoue).
Pas la peine de tourner autour du pot, ce film est un bijou dans son genre. Je précise simplement qu'au niveau de l'animation ça casse pas trois pattes à un canard, et ça peut en rebuter quelques uns.
Mais ce qui fait la vraie force du film, c'est son écriture, et le soin apporté aux personnages.
Je vous vois venir avec vos grands chevaux, et vous avez raison, les personnages sont pour la plupart des stéréotypes de ce qu'on pourrait attendre dans ce genre de film, le gamin qui a soif d'aventure, la mère célibataire débordée, la figure paternelle de base, le méchant très méchant, un peu débile et complètement fou etc... Oui mais il y en a un seul qui change tout et ce personnage c'est celui du géant. Le géant est bipolaire, tantôt on veut lui faire des câlins, tantôt on veut se retourner et courir le plus loin possible. Et ce personnage est si particulier que les stéréotypes qui gravitent autour de lui développent une personnalité très intéressante au cours du film. Notamment pour le jeune Hogarth, héros du film et la figure paternelle, Dean le ferrailleur.
Mais ce qui permet au film de ne pas tomber dans le schéma classique, c'est l'ancrage contextuel de l'action. Placer cette histoire d'amitié, en somme toute banale, entre un humain et un alien (rien de révolutionnaire ça a déjà été fait) en pleine guerre froide est un coup de maître. Toute la psychose de l'époque, notamment autour de l'arme atomique et de la rivalité USA/URSS ressurgit par fulgurance et te rappelle que c'est bien beau de se faire des amis extra terrestres, mais l'époque était sombre et dangereuse. Et toute la psychose que développe le méchant du film (personnification du pouvoir américain de par sa façon de se présenter (un mec de Washington)) autour du géant ("je ne sais pas qui l'a construit. Les russes, les chinois ? Je sais qu'il n'est pas américain et ça suffit pour ne pas me sentir à l'aise !") est très révélatrice de la position de Brad Bird et de sa volonté de rappeler à ceux qui l'aurait oublié, que le monde a failli finir comme cette bonne vieille lune, si la guerre atomique avait éclatée. Un propos d'autant plus surprenant de le retrouver dans un film destiné à la base à un public jeune. Mais est ce que les enfants de moins de 10 ans aimerait ce film ? Rien de moins sur.
Le Géant de Fer est un coup de cœur énorme pour moi, un film sur lequel je ne pensais pas être autant captivé et obnubilé après visionnage. La fin du film est une parfaite conclusion pour cette belle histoire et ne tombe pas dans la facilité qui aurait pu être une solution si simple. Le géant est géant (dans tous les sens du terme, sinon cette phrase n'a aucun sens) et le film finit sur une touche qui correspond à un savant mélange (c'est confus mais j'essaye de pas spoiler) des émotions et c'est très bien comme ça !
Ce géant m'a touché au cœur, laissez le vous atteindre à son tour !
PS : Avant que je n'oublie, et tant qu'on est encore dans l'émotion, je voulais juste ajouter que j'ai atteint le nombre faramineux de 700 abonnés récemment et que c'est quelque chose d'assez incroyable. Donc je tiens à vous remerciez vous qui me suivez régulièrement, je sais que j'ai eu un gros passage à vide pendant le mois d'aout (un départ douloureux pour le sud) mais vous remarquerez que j'ai repris des couleurs et que j'en suis à trois critiques en trois jours, ce dont je suis assez fier connaissant ma flemme légendaire ! :)
Voilà encore des gros mercis, et pleins de bisous sur la truffe !