Clank
Même s’il existe des bougons écœurés au sens étymologique du terme que toute cette émotion mécanique débecte, je reste persuadé qu’à côté d’eux battront en chœur un millier de petites pompes...
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A la fin des années 1950, aux Etats-Unis, un robot géant (voix : Vin Diesel) échoue de nulle part près du village d’Hogarth Hughes (voix : Eli Marienthal), un petit garçon qui passe son temps devant les films d’épouvante que lui interdit sa mère (voix : Jennifer Aniston). Lorsqu’il découvre le robot, Hogarth se lie rapidement d’amitié avec cette créature en tous points semblable à un enfant, si ce n’est sa taille. Seulement, le gouvernement n’est jamais loin, un gouvernement prêt à éradiquer tout ce qui peut s’apparenter de près ou de loin à une menace…
Premier film de Brad Bird, futur réalisateur des Indestructibles, Ratatouille, mais aussi de Mission : Impossible – Protocole fantôme et A la poursuite de demain, Le Géant de fer est profondément marqué, comme la plupart de sa filmographie, par son goût pour la nostalgie. En effet, son dessin animé reprend tous les thèmes qui animaient les œuvres culturelles américaines pendant la Guerre Froide, pour nous offrir une vision à la fois classique et originale de cette période. De fait, on retrouve la vieille paranoïa américaine des années 1960, non pas à travers l’armée, dont Bird ne nous offre heureusement pas une énième caricature grossière, mais à travers un gouvernement qui n’hésite pas à employer celle-ci au service de ses propres peurs. Une dualité très bien vue à travers l’opposition de deux personnages :
le général, légèrement borné, mais humain, qui sait quand s’arrêter, et qui se révèle prêt à croire que le robot est effectivement gentil, et l’agent fédéral, aveuglé par sa haine antirusse, qui veut voir dans le robot une arme communiste et qui cherche à l’éradiquer coûte que coûte, sans se soucier des pertes humaines que cela pourra engendrer.
Mais le principal intérêt du film vient bien sûr du duo mémorable entre Hogarth et le robot. De fait, la relation qui se noue entre eux est décrite avec une grande finesse, avec une mention particulière à l’incroyable scène où
Hogarth explique au robot la notion d’âme où à celle de la rencontre entre le géant de fer et le cerf (ainsi que l’émotion du géant lorsqu’il assiste à la mort de ce dernier),
des scènes profondes et touchantes, qu’on aurait par ailleurs aimé plus nombreuses, qui introduisent dans le film un équilibre d’une légèreté telle qu’on comprend sans hésitation ce qui a, par la suite, a amené Brad Bird aux studios Pixar… Pour le reste du film, des graphismes parfois un peu raides n’empêchent pas de goûter un humour et une poésie qui tempèrent parfaitement la gravité du propos, afin de se laisser emporter sur les ailes du rêve derrière un robot qui nous apporte une grande leçon d’espoir et d’humanité.
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Créée
le 21 mai 2016
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