Quatrième épisode de la série des gendarmes commencée en 1964, Le gendarme en balade s’avère être malheureusement plus paresseux et moins pertinent que les précédentes productions, faute d’un scénario à l’écriture légèrement fainéante mais pas négligée pour autant. La retraite ! Voilà une situation que les gendarmes n’adhèrent pas et pourtant, ils doivent laisser la place aux jeunes et à leurs méthodes plus modernes. Il ne s’agit sans doute pas de la meilleure direction artistique qu’il fallait prendre pour poursuivre les péripéties de nos gendarmes de la rigolade mais cela n’est qu’un leurre, une fausse impression. L’esprit des gendarmes est bien présent, la retraite n’est qu’un court passage anodin puisque Fougasse, le gendarme le plus maladroit du groupe, est tombé amnésique, suite à un accident stupide. Se sentant bien obligés de faire quelque chose pour remédier à ça, Cruchot et l’adjudant Gerber, réunissent leurs compères, remettent leurs uniformes et s’amusent à exercer leur ancienne profession, dans leur charmant et estival département du Var.
Le long-métrage commence peut-être assez mal au début mais les gags, les péripéties et les problèmes sont bien intégrés dans le scénario, suffisamment assez pour nous garantir un niveau de divertissement bien sympathique. Le plaisir de revoir Louis de Funès dans l’un de ses rôles les plus mémorables de sa carrière se manifeste sans accroc, ce dernier est un amusement qui sait habiter son personnage, en compagnie du reste du casting toujours fidèle à leurs personnages, avec un accent sur Jean Lefebvre qui tient un rôle un peu plus significatif dans cet épisode. Maître incontestable de gags, Louis de Funès s’est encore occupé à trouver des idées et des situations pour embarquer son personnage et ses acolytes dans des drôles histoires, comme il l’a toujours fait pour les trois précédentes productions. Même si les situations comiques ne sont pas aussi efficaces que celles deux autres films, elles nous font tout de même sourire et certaines sont tellement extravagantes qu’on ne peut pas s’empêcher de rire, comme la scène cocasse du missile sur la plage ou la mythique chevauchée du 2CV conduit par la sœur fofolle.
Comme toujours, c’est le réalisateur Jean Girault qui tient la caméra et sa mise en scène est toujours aussi soignée, il maîtrise bien son film pour donner une réelle et conforme définition de la comédie française. Il sait cadrer là où c’est le plus marrant, il donne de la vivacité à sa production dans pratiquement toutes les scènes et sait garder le rythme de la folie. Pas mal de points positifs qui ne déshonorent pas la série, même si les idées commencent à s’épuiser et qu’on constate une légère baisse en qualité, ça reste une comédie satisfaisante dans l’ensemble et cela nous divertit sans problème pendant une durée raisonnable de visionnage d'une heure et trente minutes. 6/10
- Elle est forte, celle-là !
- Qu'est-ce que vous avez dit ?
- Moi ? rien...
- Si, vous avez dit : "elle est forte celle-là"... Attention, soyez correct !