Aussi sympathique qu'agaçant...
Mon premier Rohmer et j'en ai une drôle d'impression. Plusieurs aspects du film m'ont plutôt agacé mais en fin de compte j'en suis ressorti plutôt satisfait, j'ai relativement apprécié ce long-métrage malgré tout.
Sur un plan technique j'ai apprécié la sobriété de Rohmer, il n'en fait pas des tonnes, aucune effet de style, pas de musiques si je ne m'abuse, c'est calme, on se laisse balader, il y a des prises de vue sympathiques et il excelle dans les (rares) non-dits. Par contre c'est très bavard sans que ça n'ait forcément lieu d'être... Je m'explique, je trouve que les passages où Rohmer capte les émotions, les regards, les expressions beaucoup plus éloquents que la majorité des dialogues. D'ailleurs je ne suis vraiment pas fan de cette manière de déclamer un texte. les dialogues sont très bien écrits mais je les trouvais inappropriés, ça m'énervait un peu de voir une jeune ado s'exprimer comme Marguerite Duras. Je suis conscient que c'est un choix de la part du cinéaste mais ça ne m'emballe absolument pas. Ca embourbe le film dans un côté vieillot un peu déplaisant, c'est dommage car ça va à l'encontre de ce sentiment de fraîcheur que j'ai pu ressentir d'un côté. Ce film est léger, bien construit. Le fait que l'histoire soit découpée de manière chronologique m'a plutôt plu, c?est ultra linéaire mais ua moins on se repère facilement dans le temps.
Mais certains choix me laissent songeur. Le côté très théâtral du jeu des acteurs et l'aspect très littéraire des dialogues m'a refroidi. Mais Brialy est génial dans le film, j'aime sa présence, sa voix, son visage. Une très bonne performance qui, je dois l'avouer, a maintenu mon intérêt en partie. Après je m'attendais peut-être à moins sage car en effet le film est très sage, très pudique et j'aurais préféré plus de tension sexuelle avec un sujet pareil. Mais bon on fait avec ce qu'on a! Mon premier Rohmer ne m'a pas chamboulé mais j'en garde une impression assez positive, j'en verrais d'autres c'est certain et je n'exclus pas de revoir celui-là par la suite car même si les défauts sont là, il a un capital sympathie non négligeable.