Jailhouse blues
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Le Grand Consolateur est une merveille tragi-comique qui ferait pâlir les partisans de la « comédie dramatique », cette machine à Césars qui nous pond chaque semaine des films sans saveur. Ou comme on les appelle, très laidement, aujourd’hui les « dramédies »...
Lev Koulechov, qu’on connait mieux pour ses théories austères, et peut être un peu dépassés, livre avec Le Grand Consolateur un grand film politique qui sait rire dès qu’il peut, et pleurer quand il le faut.
Le film se passe en prison, aux Etats Unis, où un célèbre écrivain à l’eau de rose, surnommé O’Henry, est incarcéré pour détournement de fonds et passe le temps en imaginant la vie qu’auraient pu avoir ses voisins de cellule s’ils avaient échappé à la la prison. La vie derrière les barreaux d’O’Henry, très bavarde et sonore, s’entremêle ainsi avec les vies qu’il imagine pour ses codétenus, filmées cette fois dans la pure tradition du cinéma muet. Koulechov parvient même à rajouter une troisième couche à ce récit, avec l’histoire de Dulcie, qui s’échappe de son quotidien morne de vendeuse de cravates, sans cesse harcelée par un riche client, en se plongeant dans les récits pleins de fantasmes d’O’Henry. Le film est donc un véritable un va et vient narratif qui mélange les registres, les tons et les genres avec une audace et une liberté réjouissante.
Mais si on rit souvent devant l’inventivité des situations et l’expressivité tout en démesure des comédiens, ce ne serait pas vous « divulgâcher » grand-chose si je vous dis que tout ça ne finit pas très bien… Propagande oblige, les capitalistes américains imposent leur volonté à nos héros prolétaires et les seules lueurs d’espoir qu’on nous offre s’expriment dans une violence libératoire, infiniment cathartique mais encore inachevée. Au pays des soviets, il n’y a pas de Happy End sans une bonne Révolution, qu’elle soit collective, internationale ou tout simplement intime…
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le 25 déc. 2017
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