Le Grand Jeu
5.4
Le Grand Jeu

Film de Robert Siodmak (1954)

Pour entretenir luxueusement la belle Sylvia, l’avocat Pierre Martel s’enlise dans des magouilles douteuses. Obligé de fuir en Algérie, il s’engage dans la Légion étrangère. Lors d’une permission au bled, il croit reconnaître Sylvia sous les traits d’Héléna, une prostituée qui habite tout comme lui dans un bouiboui tenu par Mme Blanche. Son engagement terminé, il s’apprête à embarquer pour la France avec Héléna: c’est alors qu’il aperçoit Sylvia dans le hall de son hôtel…
Il n’y a pas grand-chose à dire de ce remake du film éponyme de Jacques Feyder (1934). Faute d’avoir vu l’original, on ne risquera pas de comparaison, mais une chose est sûre, on peine à imaginer que le réalisateur de ce désastre XXL n’est autre que le grand Robert Siodmak, auteur à Hollywood d’une poignée de chefs-d’oeuvre du film noir (Les tueurs, Pour toi j’ai tué, La double énigme) qui venait de tourner deux ans auparavant le formidable Corsaire rouge, avec Burt Lancaster. Difficile de trouver une seule scène digne d’intérêt dans cette histoire totalement invraisemblable, filmée comme une pièce de théâtre et interprétée par des comédiens qui n’ont pas l’air de croire une seconde à leur rôle. Dans le film de Feyder, le (double) personnage féminin n’avait paraît-il pas la même voix, ce qui pouvait susciter l’ambiguïté «pirandellienne» (cf. Jean Tulard dans son Guide des films) du scénario. Ici, il n’y a que la couleur des cheveux de Gina Lollobrigida qui change: son accent italien est le même dans les deux rôles, tout comme sa difficulté à débiter en français des dialogues d’une grande platitude.

SteinerEric
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le 5 sept. 2020

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Eric Steiner

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