Le maquillage du quotidien.

La vie est belle. La Terre est belle. Les gens sont beaux. Et même si ces phrases vous paraissent d'un kitsch enfantin, je les affirme haut et fort. Plisson doit certainement penser comme moi et a trouvé, de part le monde, des personnes, des endroits et des moments propices à la beauté.
La beauté... Sirène au chant envoûteur qui pousse les braves gens bien intentionnés vers les tréfonds obscures de la merde. Car oui, à trop la suivre aveuglément, à trop lui courir après en essayant vainement de l'attraper, elle nous fui sous les doigts. La beauté est une maîtresse intrépide, indomptable qui doit se laisser surprendre pour être conquise: il ne faut pas la chercher, il faut la trouver.

Plisson sait reconnaître le beau, mais il le cherche incessamment. Et de là il s'ennuie de ce que le hasard lui offre et rejoue la réalité, encore et encore, l'améliore. Le jeu de l'artifice est nécessaire à l'art, je ne le nie pas: le documentaire, pour rester fidèle à sa source et son but doit s'en abroger et démontrer les faits tels qu'ils sont. Sinon il ne s'agit plus d'un documentaire mais d'un film, d'une oeuvre de fiction.

C'est hélas, vous l'aurez compris, ce qui se passe dans ce "film": on nous présente des enfants aux quatre coins du monde qui doivent passer une épreuve majeure dans les apprentissage. Plisson nous montre des endroits et des personnes magnifiques, colorés et attirants. Mais à vouloir trop capter cette beauté, on se retrouve devant des plans tournés et retournés, où le jeu de l'artifice (filmer une scène plusieurs foi et combiner les angles de caméra, par exemple) ne prend pas, mais alors pas du tout.

On pourrait résumer cette oeuvre par le mot "gâchis". C'en est un: le sujet est magnifique, mais comment croire à tout ça ? "C'est trop beau pour être vrai", comme on dit. Et, hélas, ça l'est.