Le Grand Meaulnes est un film français de Jean-Daniel Verhaeghe, sorti en 2006. Après Le Grand Meaulnes de Jean-Daniel Albicocco (1967), il constitue la seconde adaptation cinématographique de l'œuvre littéraire du même nom d'Alain-Fournier, unique roman de cet auteur, publié en 1913 à la veille de la 1ère Guerre mondiale, où hélas, il laissa la vie.
Synopsis
Lorsqu'Augustin Meaulnes (interprété par Nicolas Duvauchelle), arrive dans l'école de Sainte-Agathe, François Seurel (Jean-Baptiste Maunier), le fils des instituteurs, est intrigué par ce jeune homme à la personnalité étrange. Il deviendra son ami et l'aidera à retrouver le château perdu où réside sa bien-aimée, Yvonne de Galais (Clémence Poésy), dans la Sologne du début XXe siècle.
Comme l’écrit Alain-Fournier, Augustin Meaulnes arrive, par "un froid dimanche de novembre", comme pensionnaire au Cours supérieur de Sainte-Agathe. Il est logé dans la même mansarde que François, le fils des instituteurs. Comme il est plus âgé que les autres élèves et aussi beaucoup plus affranchi, on le surnomme vite "le grand Meaulnes". Lors d'une escapade, "huit jours avant Noël", Augustin arrive par hasard dans un domaine mystérieux où se déroule une fête étrange et poétique, pleine d'enfants, de lumières et de musique. Le château, à demi-ruiné, bruit des jeux des jeunes gens, de danses et de mascarades. Meaulnes apprend que cette fête est donnée à l'occasion des noces de Frantz de Galais (Malik Zidi). Lors d'une promenade en bateau sur l'étang, Augustin Meaulnes rencontre une jeune fille pour laquelle, bien qu'ils n'aient échangé que quelques mots, il a le coup de foudre. Il ne connaît que son nom, Yvonne de Galais. Au retour à la noce, on apprend que la fiancée s'est enfuie et que le mariage n'aura pas lieu. La fête s'interrompt donc dans la tristesse.
Revenu à sa vie d'écolier, Meaulnes n'a plus qu'une idée en tête : retrouver "le domaine mystérieux" et la jeune fille qu'il y a rencontrée et dont il est toujours amoureux. Malgré l'aide de François, qui lui est tout dévoué, et d'un jeune bohémien fantasque à la tête bandée qui se révèle plus tard être Frantz de Galais, ses recherches restent infructueuses. Augustin part pour Paris poursuivre ses études et tenter d'y retrouver Yvonne de Galais, dont Frantz, son frère, lui a donné l'adresse. Nouvel échec : "il vaut mieux tout oublier", écrit-il à son ami François.
Plus tard, François Seurel, qui va devenir instituteur comme son père retrouve la piste de la jeune fille, aux environs du Vieux-Nançay ; il en apporte "la grande nouvelle" à son ami Meaulnes, revenu dans son pays. À l'issue d'une partie de plaisir, un peu ratée, au bord du Cher, Augustin demande la main d'Yvonne et l'épouse quelques mois après. Mais, pour respecter un serment fait à Frantz, il la quitte dès le lendemain. La jeune femme reste seule aux Sablonnières, recevant les visites régulières de François, qui est devenu son voisin et ami. Elle donne le jour à une petite fille, mais meurt deux jours plus tard. François, devenu légataire universel et tuteur de la petite fille, s'installe au domaine et y retrouve un "cahier de devoirs mensuels" dans lequel lui est révélé le déconcertant secret d'Augustin Meaulnes.
Critique
Le réalisateur Jean-Daniel Verhaeghe a pris le risque d'adapter cet inoubliable chef d'œuvre de la littérature française et il y a, selon moi, parfaitement réussi : en effet, par sa façon de filmer un peu distante, il a su transcrire l’atmosphère unique du livre d’Alain-Fournier, rendant superbement l'ambiance étrange, presque onirique, du livre.
Il y est aidé par un merveilleux trio d'acteurs : Jean-Baptiste Maunier, encore auréolé de la candeur des Choristes, tourné deux ans auparavant, Nicolas Duvauchelle, Malik Zidi, auxquels il faut ajouter la prestation de Clémence Poésy.