Connu pour être un excellent réalisateur de télévision, Jean-Daniel Verhaeghe semble avoir bien du mal à passer l'obstacle cinématographique. Car il est franchement très compliqué de pouvoir distinguer la mise en scène de ce "Grand Meaulnes" à celle d'un banal feuilleton du samedi soir sur la 2. Et c'est en conséquent tout l'intérêt du film qui s'en ressent : fade, terne, plat... Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier le manque d'émotion et d'intensité de l'oeuvre. De plus, Nicolas Duvauchelle, bien qu'honorable, n'a au final rien du charme et de l'élégance du héros d'Alain-Fournier, son duo avec Jean-Baptiste Maunier n'ayant rien d'inoubliable. Ce sont incontestablement les seconds rôles qui s'en sortent le mieux, Emilie Dequenne et Jean-Pierre Marielle en tête... On pourra alors retenir quelques jolies scènes, notamment celle de la fête, mais ces dernières restent incontestablement en minorité, et en tout cas très loin du très beau moment de cinéma auquel on aurait pu s'atteindre. Pas de films honteux en perspective donc, mais une oeuvre pauvrette bien pauvrette et même un peu ennuyeuse : un film dispensable en somme.