Le souffle de l'épopée
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Expulsé d'Harvard pour s'être moqué du doyen, Langdon Towne (Robert Young) rentre chez lui à Portsmouth, New Hampshire, où il annonce son intention de devenir peintre plutôt que pasteur. Si la nouvelle est accueillie avec bienveillance par sa famille, ce n'est pas le cas du père de sa fiancée Elizabeth, qui ne cache pas son mépris pour le talent artistique du jeune homme. Parti noyer son chagrin dans la taverne du coin avec son ami Hunk Marriner (Walter Brennan), il a le malheur de médire au sujet du puissant Claggett, qui représente l'autorité du roi, et dîne à la table voisine. Forcés de s'enfuir, les deux compères partent vers l'ouest et atterrissent dans un relais où ils rencontre le major Robert Rogers (Spencer Tracy), qui les enrôle après les avoir saoulés. Le lendemain, Towne et Marriner endossent l'uniforme des Rangers, un corps militaire capable d'évoluer dans les contrées inhospitalières de la Nouvelle-Angleterre. Les Rangers de Rogers, justement, s'apprêtent à partir en expédition punitive vers un village d'Indiens abénaquis, à deux ou trois cents kilomètres au nord, en plein territoire contrôlé par l'ennemi français. En canot sur le lac Champlain, à pied dans les marais et les montagnes, Rogers et ses hommes avancent péniblement en terrain hostile, pour aller accomplir leur mission vengeresse et destructrice...
Adapté du roman éponyme de Kenneth Roberts paru en 1937, Le Grand Passage est un bel et grand film d'aventures. Bénéficiant d'un budget conséquent pour l'époque (2,7 M$), d'un Technicolor rutilant et d'un nombre impressionnant de figurants, il fut réalisé principalement par King Vidor, qui en reprit le tournage après le départ de W. S. Van Dyke et le bref interlude de Jack Conway. S'il a le mérite d'offrir de superbes scènes d'action en extérieur (le halage des canots sur la colline ou la traversée de la rivière grâce à une chaîne humaine, notamment), le film étonne par la violence de l'attaque du village indien, qui tourne très vite au massacre général. Étonnant, car après plus d'une heure passée à essayer de s'attacher aux personnages, cette boucherie jette comme un froid... Jamais ennuyeuse sans être irrésistiblement enthousiasmante, cette superproduction de la MGM vaut surtout pour l'interprétation impeccable d'un Spencer Tracy débordant de charisme.
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Créée
le 14 janv. 2018
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