Shave shave shave... Shave on you !
A la vision de ce court métrage légendaire, j'ai d'abord été assez perplexe.
Non pas perplexe face aux qualités visuelles et techniques du film. Une série de plans courts et secs, montés de façon parfois brutale, la qualité de la photographie, un réalisateur qui ne nous épargne pas les détail sanguinolents, au risque de choquer les spectateurs de la fin des années 60 qui n'étaient pas encore habitués à une violence crue. Même la lumière est brutale, et dès les premiers plans fixes sur une salle de bains aseptisée, on sent un malaise. Malaise qui ira croissant.
A cela, il faut ajouter, bien entendu, la musique en contre-emploi, une chanson jazzy très sympa et fort dynamique dont l'évidente bonne humeur vient contraster avec la violence des images et, par opposition, la fait ressentir encore plus durement.
Par contre, si j'ai été bien touché par les qualités visuelles, je me suis un moment demandé à quoi tout cela pouvait bien servir. Nous assistons donc à l'arrivée dans une salle de bains d'un jeune homme qui se rase, puis se rase encore jusqu'au sang, et le blanc de la pièce immaculée (et de la mousse à raser) est inondé sous le rouge. C'est sympa, mais ça veut dire quoi ?
Alors j'ai lu quelques unes des critiques présentes sur ce site, et presque toutes parlaient de la guerre du Viet-Nâm. Ah... J'avoue honnêtement que je n'y aurais pas pensé tout seul. Certes, comme disent les anglophones, "that makes sense". L'image propagandaire d'une Amérique immaculée, le jeune homme viril et lui-même iconique, puis l'acte qui l'entraîne à se mutiler comme le gouvernement de l'époque détruit toute la jeunesse de son pays.
Merci à vous qui avez levé ma perplexité...