Le postulat du grand simulateur est assez magistral dans le sens où le quotidien médical dans lequel il s'insère rend véritablement crédible son histoire d'aide soignant qui, voulant obtenir de l'avancement et de la reconnaissance, pique les papiers d'un médecin récemment décédé (aucun n'affiche de photographie) et décide de s'en servir pour obtenir une affectation. Et ce qui n'était initialement qu'un simple drame devient petit à petit un thriller au fur et à mesure que les erreurs médicales s'accumulent. Dans ce cas là, ce personnage n'a plus d'autre choix que de salir ses collègues et sa profession, renvoyant l'erreur sur le dos de l'infirmière ou des médecins vérifiant le matériel. Et chaque fois, ce sont les autres qui lui trouvent des excuses, passant à côté de l'évident incompétence de notre protagoniste. Le thriller montera alors d'un cran quand l'apprenti sorcier commencera à interférer avec la vie de certains de ses patients. Réussissant finalement à créer le stress qu'il recherchait, le grand simulateur est un film intéressant sur le milieu médical, surtout pour capter le quotidien du personnel soignant et l'énorme marge d'erreurs possibles (aux conséquences dramatiques) qui sont toujours en jeux (et donc de la maîtrise et de la compétence des médecins aux commandes). Le film se révèle aussi précis sur les échelles de responsabilités et de relations de personnel entre les services médicaux, pouvant apparaître comme un téléfilm de vulgarisation dans ce qu'il a d'immersif au quotidien. Toutefois, on regrette des personnages assez quelconques et une réalisation très plate, qui n'affadit jamais pourtant le potentiel de son sujet. Un film méconnu à redécouvrir !