A Chouville, tout le monde attend Noël impatiemment. Seulement, pas loin de là vit une sinistre créature : le Grinch (Jim Carrey). Ce dernier ne supporte pas Noël, et est bien décidé à gâcher celui des habitants de Chouville. Toutefois, une petite fille, Cindy (Taylor Momsen), veut tout mettre en œuvre pour que tout le monde participe à Noël. Sans exception, c’est-à-dire même le Grinch…
Adapter la littérature enfantine du Dr Seuss au cinéma n’est pas chose aisée, et ceux qui y ont réussi se comptent sur les doigts de la main (Chuck Jones, Chuck Jones et Chuck Jones). Malheureusement, Ron Howard n’appartient pas à cette dernière catégorie… Son adaptation du Grinch s’avère en effet une sinistre torture due à son manque total de ce qui s’apparente de près ou de loin à de l’humour. Il est vrai que l’insupportable cabotinage d’un Jim Carrey en roue libre (pléonasme ?) n’aide pas à rentrer dans l’ambiance, la présence de ce dernier étant symptomatique des tentatives d’humour grasses et lourdingues auxquelles s’essaye le film.
Malgré un aspect cartoonesque plutôt bien géré, la sauce ne prend donc jamais d’autant que l’hystérie de l’ensemble, allié à un mauvais goût presque constant nous donne plutôt l’impression d’avoir basculé dans un voyage en enfer dont on se serait bien passé.
Il y a tout de même trois choses à sauver de cette catastrophe cinématographique à côté de laquelle je vous conseille néanmoins très amicalement de passer : la musique réussie de James Horner, rythmée de chansons étonnamment agréables, la photographie de Don Peterman qui n’arrive certes pas à transcender la laideur visuelle du film mais donne à ce dernier une mise en scène très honnête, et surtout les maquillages de Rick Baker, vétéran s’il en est (il a travaillé sur des films cultes tels que Star Wars IV, Le Loup-garou de Londres, ou Men in black), qui réussissent le tour de force de restituer à l’écran l’aspect cartoonesque de ses personnages sans basculer dans le ridicule.
Cela ne sauve malheureusement pas une adaptation tristement ratée, au sortir de laquelle on n’a qu’un seul remède pour se soigner du délire puéril auquel on vient d’assister : revoir l’excellente adaptation en court-métrage de l’histoire par Chuck Jones, Comment le Grinch a volé Noël !.