Des choses gentilles à dire sur ce film :

Un vaisseau de croisière intergalactique, un éclair nébulaire, et vlan, voilà trois passagères d’une croisière spatiale échouée sur une planète isolée... mais pas déserte. Un petit opérateur de sauvetage/mercenaire pris à la gorge par son ex-femme et son bailleur, Wolff (Peter Strauss), se lance à leur secours. Entre la menace Overdog (Michael Ironside), seigneur local entre les pattes duquel les trois nénettes sont tombées, son ex-pote de régiment et rival potentiel, Washington (Ernie Hudson), lui aussi sur leurs traces, et Niki (Molly Ringwald), la jeune orpheline mi-Demi-Lune mi-truand parisien des années 50 qui s’est attachée à lui, Wolff aura fort à faire pour s’en sortir vivant, avec les filles, et espérer empocher tout seul la récompense...

Le Guerrier de l’espace : Aventures en zone interdite est une bisserie tout ce qu’il y a de plus sympatoche mêlant univers space opera et codes du post-apo et avec des moyens confortables mais pas mirobolants -à 14 millions, il se situe pile poil entre Les guerriers des étoiles et Megaforce- bien employés. La trame du récit, relativement simple, permet justement de décliner les éléments de décor témoins d’une société qui a fait du système D son alpha et son omega, de faire apparaître des véhicules coolos, de multiplier les rencontres avec des créatures inattendues. Visuellement c’est assez fourni, ça va essentiellement du très correct (le vaisseau de Wolff est plutôt classe) au pas top (gros mutants caoutchouteux semblables aux costumes de sumo gonflables des journées de cohésion en entreprise) en passant par du gentiment kitsch, et surtout, ça fonctionne. Ce qui est promis sur le papier, on le voit à l’écran et ça participe vraiment au plaisir qu’on peut ressentir devant les aventures de Wolff... d’autant que l’équipe essaie de sortir du tout venant S.F. via quelques éléments inattendus : casque de combinaison spatiale au design chtulhuesque, train à voile, arène/labyrinthe truffé de pièges...

Pour ce qui est des aventures mêmes de Wolff, là aussi, rien de transcendant mais ça fonctionne. S’il y a quelques ventres mous, dans l’ensemble, les péripéties s’enchaînent plutôt bien et le tandem que constituent Wolff et Niki, plutôt touchant, est agréable à suivre. Sans être particulièrement inédit, le fait que le tandem ne soit pas constitué d’un héros couillu et d’une femme d’abord rétive mais qu’il emballera avant la fin mais d’un type, couillu certes, mais surtout que son comportement (devine-t-on) a isolé et d’une gamine des rues (ou plutôt des abris antiatomiques) que les évènements ont amenée à grandir seule, rend leur dynamique intéressante. Le dénouement reste prévisible mais voilà, il y a dans tout ça un petit cœur qui bat.

Petit détail croquignolet, Niki s’exprime, en VF, façon titi parisien ou truand des années Audiard. L’idée de l’évolution d’un reliquat d’humanité façonnée par la poussière, la rouille et la maladie sur une planète à l’abandon marquée aussi par l’évolution du langage est intéressante mais sur la forme, ça coince un peu, en VF plus particulièrement où les interventions de Niki se teintent systématiquement de ridicule. C’est drôle mais aussi un peu dommage.

Et Overdog dans tout ça ? Eh bien Overdog constitue un méchant plutôt coolos. Chauve et pâlichon comme un Harkonnen version Villeneuve, le seigneur de guerre mi-vampire, mi-machine est posé comme délicieusement pervers. Michael Ironside est à la hauteur, inquiétant comme il sait l’être par sa seule présence, et cabotinant juste ce qu’il faut quand le rôle l’exige. Il est aussi marquant qu’il reste malheureusement, somme toute, assez discret. De même, le labyrinthe/arène où viennent se perdre et se faire déchiqueter ses opposants qui constitue une bonne partie de sa citadelle est sous exploité : une toute petite scène de présentation, un parcours à peine plus conséquent quand vient le tour d’un des personnages principaux et puis c’est tout.

Pas de quoi nuire pour autant au visionnage du Guerrier de l’espace : Aventures en zone interdite, qui, avec son rapt de filles en ULM, ses héros et héroïnes roublards, son méchant cyberpunk, ses bestioles, ses amazones, ses maquettes se pose comme une de ces séries B oubliable à terme mais sacrément agréable sur le moment.


Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 30 ingrédients repérés


Personnage > Agissement

Bagarre > Coup dans les couilles (ouch !) – Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » – Contre-intuitif > Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique – Émotion > Pique une crise de nerf – Stylé > Balance une petite phrase avant de tuer une personne (ou après) – Tension > Échappe in extremis à un danger

Personnage > Caractéristique

Loose > En retard dans le paiement de ses loyers – Stylé > Nom de héros trop badass pour être vrai

Personnage > Citation

Marchande> « Prenez-moi à sa place » – Ordonne > « Couvre-moi »

Personnage > Héros ou héroïne

Fibre héroïque > Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient – Super pouvoir > Surpris·e, pointe son arme par réflexe sur la personne qui l’a réveillé·e

Personnage > Méchant·e

À l’épreuve > Sous-fifre qui se fait berner comme un·e bleu·e

Personnage secondaire

Foule en délire > Concert, spectacle, manifestation sportive (combat à mort planifié inclus)

Réalisation

Fin > Le mot FIN apparaît en toutes lettres à l’écran – Fin > Véhicule ou personnages qui s’éloignent

Réalisation > Accessoire et compagnie

Ambiance > Machine à fumée sur-exploitée – Intelligence artificielle (de vaisseau)/interface > a une voix robotique/monocorde – Intelligence artificielle de vaisseau/interface/voix de haut-parleur : commente tout/repète les consignes/diffuse un message informatif – Labo > Un vrai labo possède toujours des ballons dans lesquels glougloutent des solutions colorées – N’importe quoi > Eau limpide comme de la Cristalline™ – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux

Réalisation > Audio

Effet > Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.

Réalisation > Surprise !

Tension désamorcée > Surpris·e par un animal

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Quiproquo de langue

Scénario > Dialogue

Gémissements, geignements ou cris répétés

Scénario > Élément

Embuscade > Route/voie de chemin de fer barrée par un obstacle type carcasses de voiture/rondins – Gifle de femme outrée

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle > Tenues légères

VO française ou doublage en VF

Expressions désuètes

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Créée

le 6 nov. 2024

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