Ce long métrage de Nicolas Winding Refn est d'un style contemplatif, où l'on assiste au voyage métaphysique d'un Guerrier, qui s'apparente au mythe du sacrifice d'Odin (renommé Hoárr qui signifie le borgne : on appelle le guerrier "one eye" durant le film de Refn, j'y reviendrai dans une partie spoiler plus tard), jusqu'à sa destination finale en rapport avec l'intrigue.
(la terre promise puis la terre nouvelle où l'on peut également faire le lien avec la découverte du nouveau monde : l'Amérique).
Durant son périple le personnage qu'incarne Mads Mikkelsen rencontre différents individus avec lesquels il se lie d'affection ou non, et se laisse guider vers une destination encore inconnue (ou pas).
La conduite du récit est découpée en six parties (six chapitres) ponctuées par des "flash-forward" en début de chacune de ces parties.
en référence au sacrifice d'Odin qui lui permit de lire l'avenir (et acquérir la connaissance) en se privant d'un oeil : "il a vu plus loin et plus clairement avec son oeil qu'il ne l'avait jamais fait avec deux".
La réalisation est sublime, on prend le temps de placer chaque protagoniste au sein du cadre, embellit par les décors, les paysages, les costumes, la lumière et le choix des couleurs (palette de ternes durant la plupart du film et une altération de l'image par moment), le rythme jongle entre longue prise de vue et montage dynamique caméra à l'épaule quand ça se cogne.
Ce film fait partit de ceux dont il est difficile d'en parler tant sur le sens que l'intrigue en soit, il laisse place à l'interprétation, à l'instar d'une peinture de Cézanne ou Delacroix, d'une pièce de Mozart, laissez-vous toucher par l'émotion que l'oeuvre véhicule et procure.
Vive le cinéma !