Ce film n'a pas de sens, je m'explique:

Ce film n'a pas de sens, je m'explique:

• Pour commencer, je conteste la soi-disant absence de parti pris. Quand au bout de 5 minutes, un CRS s'apprête à tirer sur un petit clandestin au fusil à pompe parce qu'il tente de fuir, quand le commissaire ressemble comme deux gouttes d'eau à un vilain chasseur de juifs, quand la boulangère se met à offrir du pain à Marcel après avoir appris qu'il cachait un clandestin, quand les havrais prennent leur portable pour dénoncer le clandestin en question à la police, les journaux ayant fait de ce dernier sur leur une l'ennemi public n°1, quand on nous sort des phrases comme "l'espoir, pas dans mon quartier", on ne peut plus vraiment parler de neutralité. Toute la symbolique ne fait que traduire un parti pris idéologique incontestable.
• Ensuite, M. Kaurismäki nous fait à plusieurs reprises du Jean-Francois Copé puissance 10. Il nous sort un clandestin Vietnamien qui économise pour acheter un vélo d'occasion à 200€ à sa fille, sans doute une discrimination à l'achat du fait de sa couleur de peau un flic qui menace un cireur de chaussures à la sauvette de controler ses fiches d'imposition, tout cela ne fait pas très sérieux.
• Ensuite, j'aimerais beaucoup que quelqu'un me retrouve un journal qui fait sa une sur un gamin clandestin en le présentant comme l'homme à abattre, un préfet qui descend voir le commissaire pour lui donner l'ordre de retrouver ce gamin et des flics francais qui fouillent maisons et bateaux, cassant la vaisselle etc... pour l'empêcher de partir pour Londres.
• Plus difficile encore, une fois cette une et ce préfet trouvés, il faut maintenant chercher un homme qui s'amuse à cirer des chaussures au noir alors qu'il lui suffit d'organiser un concert avec des vieux amis pour ramasser 20.000€...
• Ensuite, j'ai rarement vu des dialogues aussi peu crédibles. D'une part, ils ne sont pas bons, ils sont laids, ne correspondent pas aux personnages, sont trop descriptifs, trop peu spontanés, mais en plus, les acteurs nous donnent l'impression de les réciter comme s'ils avaient commencé à les apprendre par coeur 10 minutes avant le tournage.
• Enfin, le personnage de Marcel, cireur de chaussure au noir, qui cache le clandestin possède évidemment une bibliothèque de plusieurs centaines d'ouvrages, il s'exprime d'ailleurs très bien, mais il lui faut malgré tout attendre 90 minutes pour comprendre que le filc est gentil alors que c'est évident dès la première scène.

Je retiens une chose positive: comme on ne sait pas vraiment dans quelle époque se déroule l'intrigue, le remplacement de Arletty, la femme immigrée européenne de Marcel, hospitalisée par le jeune Idrissa, le clandestin du Gabon, fonctionne très bien.