Mention : Pas mal, mais bâclé.
Le contexte dans lequel j'ai découvert cet ultime épisode de la saga The Hobbit est pas banal. C'est à travers un marathon que j'ai découvert, et redécouvert, l'ensemble des aventures de Bilbon. Le mot "ensemble" est particulièrement bien adapté pour décrire la seconde saga de Peter Jackson. Il faut reconnaître à ce voyage une bonne constance. Les trois opus s'équivalent, dans les défauts comme les qualités. La continuité du scénario est aussi honorable. Voir les trois films à la suite met en évidence cette stabilité.
C'est clair que transposer un seul roman en une œuvre cinéma de huit heures est un choix audacieux, limite prétentieux. Aussi riche soit-il, le récit de Tolkien n'a pas matière à livrer à lui seul une saga en trois longs épisodes. Comme lors des deux précédents, certaines scènes sont interminables. La narration est pas très efficace. La construction du conflit est assez rudimentaire. C'est dommage que l'équipe de scénaristes n'ai pas profitée de cette large adaptation pour approfondir les éléments politiques du récit original. Il y sont tout de même dans cette Bataille des cinq armées, mais c'est très simpliste.
Si l'échange entre les personnages est rarement convaincant, beaucoup ont quelque chose d'intéressant psychologiquement. L'exemple le plus évident c'est Tauriel, créée pour les films. Cette combattante Elfe est non-seulement ravissante sous les traits d'Evangeline Lilly, mais aussi d'une belle simplicité. Elle suit avant-tout ses convictions et ses sentiments. Une bonté qui frise quand même le mielleux dans ses incertitudes amoureuses.
Le Bard joué par Luke Evans devient plus intéressant dans ce troisième opus. Ce héros se retrouve propulsé leader de l'armée des hommes. Son extrême pragmatisme face aux égarements des troupes est excellent.
Le roi Thorïn aussi est plus abouti. Il coule inéluctablement dans une folle cupidité. Cette déviance est saisissante de sens et de réactions. Les compagnons nains suivent aveuglèment leur chef. Bilbon voit la démence de Thorïn mais peine à le raisonner.
Certains personnages restent très dérisoires; le futile Legolas, Thranduil le bouffon du maire, les nains potaches...
Le vieille bande magique est assez ennuyeuse. Saroumane, Galadriel et Gandalf dégagent un immense sentiment de déjà-vu. L'ensemble de la saga recycle des éléments de la première trilogie de Peter Jackson.
C'est quand même incroyable de se montrer d'abord si ambitieuxen en décidant de faire une adaptation élargie et de se montrer si peu inspiré par la suite. Il y a beau avoir de rares compléments valables dans ces scénarios, c'est hyper étiré dans l'ensemble.
Le voyage est guidé sur les mêmes traces que le Seigneur des Anneaux. Scènes de taverne, de conflits, de batailles... sont reprisent sans retenue. Les personnages aussi sont copiés sur d'anciens. Thorïn est la figure nouvelle d'Aragorn, Bilbon est pas bien différent de Frodon, on retrouve la sotise de Merry et Pippin (outre mesure) chez certains nains...
Le pompage des deux premiers films sur l'univers visuel des Harry Potter (la fôret, les araignées...) s'estompent. Cette conclusion de la saga The Hobbit n'est qu'une vaste redite du Retour du roi. Même montée en puissance suivie encore d'une marée de sentimentalisme.
Très peu inspiré donc, La batailles des cinq armées continue de laisser le récit au second plan et propose d'avantage d'action. C'est franchement excessif, voir ridicule. A force d'effets ça vire parfois à l'absurde. L'agilité aberrante de Legolas en mode Mario est carrément ridicule. La chorégraphie armées des elfes aussi est saugrenu. Beaucoup d'esbroufe dans la mise en scène.
Le format 48 images par seconde est toujours déconcertant. Cela apporte à la fois un immense réalisme, peut-être pas souhaitable dans cet univers, et un côté extrêmement artificiel. Le rythme est par moments impossible à suivre et donne l'impression que la touche "avance rapide" est enfoncée.
Du reste les décors, les personnages et le chara-design sont toujours remarquables, seul chose à la hauteur de la trilogie du Seigneur des anneaux.
Presque autant que la trilogie originale Star Wars, l'adaptation du Seigneur des anneaux a marquée sa génération. Presque autant que la prélogie des aventures d'Anakin, celle de Biblo est décriée. Il faut reconnaître une certaine faiblesse dans la force de proposition de cette saga. Cet ultime épisode est tout aussi directement efficace et conclut honnêtement le peu que la trilogie a construit.
Néanmoins c'est encore plus superficiel. On s'ennui guère dans l'instant, mais ce film (comme l'ensemble de la saga) ne marque pas les esprits pour longtemps. Seuls certaines scènes spectaculaires sont mémorables. Pour cette Bataille des cinq armées il y a l'introduction qui fait parfaitement suite à La Désolation de Smaug, ainsi que la dite bataille, qui en mettent plein les mirettes. Le problème c'est qu'il y a deux heures de remplissage entre les deux.
Note : 11/20