Le voici ce tant attendu final du Hobbit. Alors que le premier révolutionnait numériquement l’image et le son, mais restait trop plat dans son intrigue, le second lui était un spectacle d’action tout en approfondissant l’âme des personnages. Ce troisième volet est peut-être celui de trop. Peter Jackson confirme son professionnalisme dans la technique. Son 48 images à la seconde est superbe, sa 3D est irréprochable et ses effets spéciaux sont hyperréalistes. Qu’en est-il du son Atmos et des sièges D-Box ? Nous n’avons pas assisté à ce type de séance. Mais quant à l’intrigue, c’est une autre histoire. A vouloir nous plonger directement dans l’action, le réalisateur nous déroute. Il faut tenter de se remettre l’histoire en tête si nous ne l’avons pas revu la veille. Une fois les choses claires, on comprend que ce dernier Hobbit n’est que prétexte de combats entre toutes les races du roman de Tolkien. En effet, alors que la frontière entre réalité et fiction se minimise grâce aux exploits numériques, la frontière avec l’émotion elle, devient de plus en plus grande. Le Hobbit se déroule avant Le Seigneur des Anneaux, donc comme nous nous en doutions bien, beaucoup de personnages absents de la suite vont mourir. Pourtant ces disparitions ne font ni chaud, ni froid à nos petits cœurs. Peter Jackson aurait-il été aveuglé par le rendement de sa franchise au point d’en oublier l’amour et la haine des personnages ? Conclusion, Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées rejoint son premier volet, c’est-à-dire un film qu’il est visuellement très bon de voir. Mais le dernier volet perd ce qui avait pourtant débuté dans le second, l’émotion.