Le baillement des cinq armées.
Ça y est, j'ai vu le dernier épisode de la trilogie du Hobbit par Jackson. C'est le coeur lourd que j'ai quitté la salle, jetant un dernier coup d'oeil à l'écran qui, quelques minutes auparavant était le théatre d'une franche empoignade entre les orcs... Et le reste de la Terre du Milieu, pour changer.
Le constat, imaginé à l'annonce de trois films distincts et fortement craint après avoir vu le deuxième, s'affirme désormais comme une vérité implacable: trois segments, c'était complétement con. Deux auraient amplement été suffisants.
Si la Désolation de Smaug nous désolait (ohoh) par ses interminables longueurs, la Bataille des Cinq Armées fait tout aussi bien les choses en proposant donc une gigantesque baston étalée sur deux heures. Le scénario du film tient donc à peu de chose... Pour encadrer ce crépage de chignon, on montre du coup le caractère trop dark de Thorin, on s'attarde un peu sur la romance dans ce monde de brutes et on peut clairement constater que Bilbo ne sert pas à grand chose.
Bon, mais faut que je SPOILE, parce que sinon, je pourrai pas clairement dire ce qui m'a réellement déplu.
On se retrouve avec un personnage "comique" de faire-valoir lâche, dont on attend à chaque scène qu'il se fasse légitimement embrocher par un orc ou Arag... Bard, pardon. Mais non, cette espèce de roulure s'en tire à chaque fois. Merde.
Et puis la fin. Ok, j'ai lu le bouquin, je savais qui allait mourir ou non. Déjà dans le livre, je n'avais pas apprécié de découvrir la mort de Kili et Fili. Les deux plus jeunes... Donc ceux auxquels je m'identifiais, fatalement. Et ben rebelotte. Et l'ajout de Tauriel n'a fait que renforcer mon désarroi. J'espérais bêtement une petite entorse au bouquin, je sais pas, moi, il y en avait d'autres à buter, des nains...
Je pense que je serai seul sur ce coup, mais j'ai apprécié d'avoir Legolas dans cet opus. C'était déjà un personnage que j'appréciais auparavant et ses scènes m'ont bien botté, tout comme celles de son glaçon de père.
Mais tout cela reste assez vain, ces considérations ne semblent pas peser bien lourd et c'est à peu près ce que je ressens vis-à-vis de ce Hobbit 3 qui n'est finalement rien d'autre qu'un nouvel exercice de bataille géante après les Deux Tours ou le Retour du Roi. L'intérêt se résume finalement à retourner une dernière fois en Terre du Milieu pour une aventure qui se termine en queue de poisson.
Il est d'ailleurs ironique de voir que, pour un film de 2h30, Personne n'a trouvé le temps d'apporter une conclusion au personnage de Bard qu'on a quand même bien suivi pendant deux épisodes. Bah, ça sera pour la version (trop) longue.
Un film que je voulais pourtant aimer, et que je surnote probablement en conséquence... Mais de cette trilogie, je ne garderais que le premier, plus riche, plus léger, plus varié... En attendant un spin-off ou un reboot dans dix ans?