[ALERT MASSIVE SPOILER FLY YOU FOOL IF YOU HAVEN'T SEEN DA MOVIE YET !]
Ca y est. C'est fini. La sympathique musique de fin interprétée par Billy Boyd nous insuffle un léger soupçon de ce qui a manqué à tout le film, l'émotion. A aucun moment, ce dernier volet n'a su me transcender, et pour un humble fan de l'univers de Tolkien, je trouve ça désolant. Au programme des personnages emblématiques peu présents, que ce soit Bilbon, les compagnons de Thorin, Barde ou même encore Gandalf qui ne tire pas son épingle du jeu. Thorin et Thranduil s'en sortent bien mais ça ne suffit clairement pas. Le deuxième volet nous avait laissé sur un Cliff hanger hyper frustrant, et ce qui devait arriver arriva. Smaug, qui soit dit en passant avait sauvé le second film du naufrage par sa prestance, n'a pas tenu plus loin que l'intro. Franchement, c'était pas nécessaire de nous mettre en haleine pour s'en débarrasser aussi rapidement.
Le scénario est aussi emmêlé qu'une paire d'écouteur dans une poche, a tel point que l'Arkenstone, objet symbolique sur lequel repose toute la quête d'Erebor, mis en valeur depuis le premier volet, est complètement zappé dans la dernière moitié du film. C'est aussi le problème quand tout ce qu'il reste à adapter du livre c'est a peine une cinquantaine de pages décrivant brièvement une bataille où Bilbon a reçu un caillou sur la tête et s'est évanouit au bout de 5 minutes.
La bataille des cinq armées se noie donc dans ses longueurs, et l'erreur de découper les 300 pages du livre en 3 films n'est que trop évidente (pour ceux qui en doutait encore)
... et je le prouve !
L'adaptation est bourrée de personnages inutiles et rajoutés, tous déjà introduits dans le deuxième film, mais c'est dans cette conclusion qu'ils ont su se montrer insupportables. Commençons par le foirage intégral que constitue le personnage d' Alfrid, (vous savez celui qui a un mono sourcil, laid comme un poux et vêtu de noir de la tête au pied parce qu'il est pas gentil), et bin celui-là il sert a rien ! On nous ressert ce sempiternel couard tentant vainement d'apporter une touche comique scène après scène sans jamais y arriver.
Ensuite, c'est Tauriel avec son " Si c'est ça l'amour je n'en veux pas" #cry #sad , merci beaucoup pour les répliques de ce genre en parfaite harmonie avec le mur Facebook d'une gamine de 14 ans coincée dans son premier tumulte sentimentale. Par ailleurs, une question me vient à l'esprit, comment cela se fait mon cher Peter, au vu de l'engagement de l'elfette dans le combat contre les forces démoniaques, qu'elle ne soit pas aux côtés de Legolas dans la communauté de l'anneau ? Hmm ? Ah elle pouvait pas venir au conseil d'Elrond, elle avait poney ! ... OK. Je ne m'attarde pas sur l'amourette ratée avec Kili que bien des collègues critiques ont su souligner.
Le personnage de Barde est sympathique mais sa famille l'est beaucoup moins et va même se montrer rapidement envahissante. Déjà NON NON NON et NON. BARDE tu me copieras 50 fois au tableau ON NE SE SERT PAS DE SON FILS POUR TIRER UNE FLECHE NOIRE. C'est pas fait pour ça ! Avec ce rajout foireux le potentiel épique de la scène, à l'image de Smaug, est tombé à l'eau (haha).
Dernier rajout fâcheux et pas des moindres, Legolas, enfin" Legobadass" pardon ! Trop de legobadass tue le legobadass malheureusement. D'ailleurs, tu rejoins ton camarade Barde au tableau et tu copies 50 fois "ON NE SERT PAS D'UNE CHAUVE SOURIS GEANTE COMME DELTA PLANE". Toutes ses scènes d'actions se surenchérissent jusqu'à l'overdose où il décide carrément de ne plus obéir au loi de la gravité ! Personnellement dans cette débauche de Kill Moves, j'ai vite compris qu'au lieu d'en faire un personnage principal, Legolas aurait pu simplement faire une courte apparition à titre de clin d'œil comme l'a fait Frodon au début de la trilogie, cela aurait été nettement suffisant.
Une autre forme d'épuisement nait lors de cette conclusion c'est celle du numérique. A la longue, on n'y croit vraiment plus. Contrairement à la précédente trilogie qui donnait cette impression de réel, où chaque scène possédait ce petit quelque chose, cette beauté naturelle qui lui était propre, les rétines se perdent dans les méandres d'une bouillie d'images sur-maquillées et peu ragoutantes. Comme le disait si bien Bilbon, " Je veux revoir les montagnes Gandalf, les MONTAGNES.".
Le combat a Dol Guldur entre le conseil blanc et les futurs spectres de l'anneau m'a laissé songeur. En mettant de côté le rendu visuel et l'action sulfureuse, à mon goût ça faisait un peu cérémonie des oscars avec du VIP improbable, staring Crazy Kung Fu Saruman, Lord Elrond "I'm gonna Kill those motherfucking Wraiths on this motherfucking Fortress !" and Epileptic Dj Sauron.... Yeeeaaaah !
Que ce soit Bilbon ou l'équipe de Thorin censés être les principaux protagonistes, ils sont relayés au second plan et se montrent quasi inexistants dans leur propre film. Et lorsqu'ils sont mis en avant, ce n'est pas toujours très convaincant. Je fais allusion à la scène où Daïn, le roi des nains des monts de fer en mauvaise posture dans la bataille s'écrit "On a besoin de Thorin !". Ouais enfin, ils sont treize les nains, même si on les empiles, ca fait 3 gonz et demi... C'est pas gagné ! Les disparitions voulues tragique ne m'ont pas touchées comme celle de Boromir ou Théoden en leur temps. Evidemment on retrouve Bolg et Azog en bourreaux histoire qu'on les déteste, mais la sauce ne prends pas.
Et puis même au niveau action, ceux sur quoi le film a misé pour réussir, c'est loin d'être parfait. Sérieusement Peter, tu as sous la main Beorn, un Ours Garou super charismatique (qui est dans le livre contrairement à d'autres) et tu le cales 5 secondes à la fin de la bataille! COME ON
Gros point négatif et pas des moindres, après j'vais m'arrêter là pour les défauts, c'est cette fin mielleuse à souhait. Que ce soit par les répliques à l'eau de rose de Tauriel comme citées plus haut, et où même Thranduil se met à des dire des banalités gratuites "Legolas ta mère t'aimait" SERIEUX pourquoi pas "Legolas t'as le bonjour de ta tante" ON S'EN FOUT et ca me met mal à l'aise d'entendre ça !
Alors pourquoi 5/10 en dépit de tous ces mauvais points ? Parce que je ne peux pas mettre en dessous... c'est au-dessus (héhé) de mes forces. Après si l'on sort du contexte de l'adaptation de l'oeuvre de Tolkien et qu'on le regarde comme un simple produit de divertissement, ca donne un film de fantaisie tourné sur l'action acceptable. En allant le voir je n'en attendais rien et heureusement peut être sinon la chute aurait été plus lourde.
En définitif, c'est bel et bien déçu et sans trop d'émotion que je quitte la terre du milieu, partagé entre l'espoir qui se dégageait du premier, le doute du second, et la résignation du dernier qui n'arrivera pas à la cheville de la précédente trilogie.
