Après Where is Brian, voici Where is Bilbo
Je dois dire que la saga du Hobbit a fait l’effet chez moi d’un véritable pétard mouillé du début jusqu’à, malheureusement, la fin. Forcément comme beaucoup de jeunes nés au début des années 90, le visionnage du Seigneur des Anneaux lors de l’adolescence a été une révélation. Et même en tombant sur des extraits de temps en temps, on se rend compte qu’il y avait un souffle épique et une mise en scène inspirée. C’était réellement captivant et emballant, une aventure inoubliable dans un univers qui avait quelque chose de mythologique. Et j’attendais de cette saga du Hobbit qu’elle arbore une dimension aventureuse pas forcément similaire que celle du SDA (car rien de pire que le calque). Mais je n’ai jamais vraiment retrouvé celle-ci dans cette trilogie brouillonne. Et ce dernier volet est pour ma part le plus moyen et le plus brouillon de tous. Se concentrer sur l’action et la bataille finale pouvait être une bonne chose même si le film risquait surtout d’être une coquille vide. Et c’est plus ou moins ça en fin de compte, mais au moins il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Le film est dans sa grande majorité composé de batailles.
Mais le problème c’est que l’on a du mal à se situer dans un bordel pareil. L’action est très bien chorégraphiée, filmée, lisible. Mais les repères dans les décors et l’univers sont parfois délaissés, ce qui fait que ça castagne non stop sans que l’on sache où on va. Sans compter que le film alterne les moments de bravoure remarquables avec des séquences jeu-vidéo en slow-motion assez ridicules. Dommage que la qualité des scènes d’action soit autant en dents de scie mais forcément… Sur plus du 2 heures de film, c’était compliqué de garder un niveau stable sur le plan qualitatif. Mais ça reste décevant, d’autant plus que l’attaque du village par le dragon était juste incroyable sur le plan visuel et sur l’intensité. Le plan où Barde arme son carreau est un sommet de classe. Et c’est dommage que cette scène dure 10 minutes à tout casser alors qu’il y avait largement moyen de la faire durer, de la rendre encore plus forte. Peut-être que ce sera corrigé dans la version longue mais pas sûr que j’ai le courage de revoir toute la saga en VL. Et à côté de ça, tu as un Legolas plus rigide que jamais qui saute de pierre en pierre dans le vide au ralenti. Sans oublier tous les instants grossièrement too-much plus rigolos (involontairement) qu’autre chose. Je me rappelle d’un ours qui tombe de nulle part à un moment, je n’ai pas pu m’empêcher de souffler du nez.
Un autre point de ma déception globale reste l’écriture des personnages. Une majorité des nains passe à la trappe et n’ont donc aucune personnalité développée. Mais le pire reste quand même Bilbo qui est censé être le personnage principal du film. Et il est ici tout bonnement ignoré, on le voit à peine alors que nous suivons son aventure avec son point de vue depuis le début. Et c’est dommage que l’intime soit complètement éclipsé au profit du spectaculaire pur et simple. D’autant plus que celui-ci n’est pas forcément fantastique. Je repense à sa rencontre avec Smaug lors du film précédent qui était juste magistrale notamment, c’était juste impressionnant. Les seuls éléments plus intimistes étaient centrés sur le triangle amoureux entre Tauriel, Kily et Legolas mais ce n’est guère palpitant. Malgré tout j’aime beaucoup le personnage de Thorin et son côté très imparfait qui développe une ambiguïté très appréciable. Tout comme l’était celle de Boromir dans la saga précédente.
Cette trilogie sera vraiment restée moyenne jusqu’au bout, et c’est une véritable déception pour ma part étant donné que j’attendais toujours quelque chose de chaque opus. Même l’univers ne bénéficie pas de développement particulier. On te balance des noms sans que ça te parle (dans le cas où on n’a pas lu le livre je suppose) mais rien derrière. Mais il y a quand même quelques points positifs qui font que je n’ai pas trouvé l’ensemble désagréable. Puis au moins il n’y a plus d’humour pataud parce que bon Dieu les nains qui pètent dans la cuisine lors du premier opus je m’en souviens encore… Et ça a le mérite de ne pas être barbant malgré le gros problème de rythme de l’ensemble causé justement par l’aspect brouillon des batailles. Pour me consoler, je n’ai plus qu’à attendre le futur Tintin de Jackson car je suis certain qu’il saura faire quelque chose d’aussi (voire plus) brillant que Spielberg. En espérant vivement que ce ne soit pas une déception de plus…
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