Des elfes et du temps perdu

Un an plus tard, le deuxième film arrive sur les écrans. Nous retrouvons Bilbon, Thorin et sa compagnie marchant vers Erebor. Malgré un début assez prometteur, le film va littéralement déboucher sur une histoire absolument hors contexte.

Le début du film suivait plus ou moins l’œuvre jusqu’à l’arrivée d’un personnage qui n’existe pas dans l’univers de Tolkien. Tauriel, une elfe interprétée par Evangeline Lily, la star féminine de la série à succès « Lost : Les disparus ». Il est triste pour moi de la critiquer, mais son jeu est fade et elle semble se demander elle-même ce qu’elle fait là. On ne sait pas grand chose d’elle mais son ajout dans le film va chambouler une histoire déjà trop délayée. De plus, on retrouve le personnage de Legolas, l’archer tant apprécié du Seigneur des Anneaux, lui aussi absent de l’œuvre originale du Hobbit. Un triangle amoureux va alors se former entre Legolas, Tauriel et un nain de la compagnie. En effet, le plus jeune nain est Kili, un des neveux de Thorin. Il est interprété par Aidan Turner, un irlandais avec un certain charme, très apprécié du public féminin. Ce dernier sera blessé par une flèche morgul à la jambe. Tauriel pistera alors la compagnie afin de le retrouver, elle-même suivie par Legolas. Les scènes entre les deux elfes n’apportent rien au film, le triangle amoureux pèse sur toute sa durée et va même à l’encontre de certains principes du monde de Tolkien. Aucune relation amoureuse entre un nain et une elfe n’existe, ces deux races s’opposent totalement. Un remake de la relation Aragorn / Arwen, qui n’a absolument pas sa place dans l’œuvre du Hobbit. Outre l’impossibilité de la relation Tauriel/ Kili, toutes les scènes qui correspondaient (plus ou moins) au livre sont bien trop étirées. A l’image de son prédécesseur, le film est trop long.

Malgré tout, le rendu visuel reste très impressionnant. La plupart des décors restent relativement séduisants malgré un ajout majeur de numérique. La forêt de Mirkwood est d’ailleurs assez fidèle à l’œuvre originale. Benedict Cumberbatch prête sa voix et son corps à Smaug grâce au système de « Motion Capture ». L’acteur britannique nous renvoie une image d’un Smaug très convainquant. Le dragon se révèle petit à petit sous le trésor de la montagne jusqu’à dévoiler son immensité. Le dialogue qu’il tient avec Bilbon est d’ailleurs palpitant. Les deux acteurs sont excellents dans leur rôle. Il est d’ailleurs dommage de constater que Thorin passe plus de temps à l’écran et semble même empiéter sur l’espace du hobbit. Il aurait été intéressant de suivre plus en détail l’évolution de Bilbon. Martin Freeman était pour moi son interprète parfait. Les cascades sont nombreuses dans les scènes d’action et sont souvent réalisées par les elfes. Bien qu’elles soient impressionnantes, elles sont parfois trop nombreuses.

Le film n’est pas mauvais en soi mais il contient quelques défauts qui auraient pu être évités. Certains personnages n’ont pas leur place et de ce fait, l’aventure de Bilbon et de la compagnie perd du temps à l’écran. Peter Jackson a voulu reprendre certaines histoires du « Seigneur des Anneaux » dans « Le Hobbit ». Malheureusement, il aurait fallu s’arrêter à quelques clins d’œil histoire de ne pas noyer le film sous des histoires sans grand intérêt. Ainsi nous aurions obtenu un gain de temps.