Le premier épisode avait le défaut d'être un premier acte de film étiré sur 2h30. Avec ce deuxième opus, on entre enfin dans le cœur de l'action et de l'intrigue mais le film ne fait que confirmer l'erreur qualitative (mais non commerciale) de faire d'une trilogie, un bouquin n'ayant pas les épaules pour.
Tout d'abord, il y a Gandalf, que j'adore, qui fait son film à part. En effet, son arc est vaguement relié histoire de le justifier mais reste complètement en dehors du Hobbit, des nains et de leur quête. Surtout que cet arc est prévisible puisqu'il nous donne à voir la renaissance de Sauron. On en sait toujours pas plus que si on a regardé Le Seigneur des Anneaux pour le moment. Sauron était déchu et il est revenu. Ici, c'est l'illustration d'un topo qui tient en une phrase. Du coup, on maudit ces séquences, qui prennent une part bien trop importante dans l'intrigue.
Ensuite, on a Legolas et... la fille de Lost (son nom m'a échappé) qui sont là pour... euh... Disons que la fille de Lost est juste là pour donner une raison à Legolas d'apparaître mais surtout de rester dans l'intrigue. Qu'ils fassent revenir un personnage de SDA, pourquoi pas. C'est une façon pratique et très facile d'attacher le spectateur à un personnage (même si on peut difficilement craindre qu'il lui arrive quelque chose...). Encore faut-il bien l'amener. Son arrivée dans l'intrigue n'est pas honteuse (hyper facile mais soit) mais le fait qu'il reste est motivé par un triangle amoureux du plus mauvais goût. La fille de Lost tombe amoureuse d'un nain au premier regard et après un dialogue sur les étoiles. Du coup, Legolas, amoureux de la fille de Lost, se sent obligé de la suivre quand les nains continuent leur quête. Bref, ils servent à rien, si ce n'est donner à Legolas l'occasion de faire le kéké, de sauter, de surfer, de faire des galipettes et un regard d'un bleu trop perçant. Si vous êtes allergiques à Legolas : Fuyez pauvre fou.
Du coup, il nous reste Bilbo et les nains. De leur côté, j'ai trouvé ça correct. Ça se suit, c'est plutôt amusant et divertissant et la confrontation avec Smaug vaut vraiment le coup d’œil car le dragon impressionne et prend vraiment tout l'espace à l'écran et son caractère est plaisant (une sorte d'aristocrate ermite de la race dragonne). Dommage que cette séquence soit entre-coupée des autres arcs, que l'on a définit comme étant nul, inintéressant ou au mieux de trop. L'action est lisible, un peu trop décomplexée peut-être (Legolas qui fait le kéké tout le temps) mais sait être drôle quand c'est les nains qui entrent dans le lard (le tonneau). On commence enfin à trouver certains nains intéressants (Balin, Dwalin) en dehors de Thorin même si j'ai réussi à découvrir un nouveau visage nain vers la fin. Ils sont sensés être treize mais je peux en nommer et reconnaître que quatre voire cinq, c'est assez loupé de ce côté encore. A l'image d'Hunger Games 2, et sans spoiler, la fin est très malhonnête. Il faut que mentalement vous soyez prêt à subir une fin qui coupe quand le film décolle (littéralement) enfin.
Au final, j'ai quand même passé un meilleur moment que le premier. J'ai trouvé le temps moins long, les enjeux plus clair du côté des nains et l'affrontement avec Smaug très réussi. Mais ce deuxième opus ne fait donc que confirmer que vouloir allonger la sauce avec trop peu d'ingrédients donne quelque chose d'un peu insipide par moment, d'un manque de lien entre le fait de vouloir faire vivre une nouvelle aventure en Terre du Milieu et d'être raccord avec la trilogie original. On se prend à rêver d'un montage épuré de toute allusion à Sauron, Legolas et SDA en général pour ne vivre, que pendant 3 à 4 heures, l'aventure des ces nains, de ce magicien et de ce Hobbit parcourant les champs et affrontant moult dangers pour affronter un dragon et retrouver une terre promise...