Il est 4h du matin, je reviens de chez moi. Le sommeil me gagne mais je n’arrive pas à dormir. J’ai mon imagination qui turbine à 200 à l’heure, je ne suis plus dans mon lit, je suis en Terre du Milieu. Bref, je viens d’aller voir la Désolation de Smaug.
Le moins que je puis dire, c’est qu’étant un grand fan de l’univers de Tolkien, j’attendais ce film avec une grande impatience. Le premier volume de la nouvelle trilogie de Monsieur Peter Jackson m’avait donné envie d’accompagner Bilbo dans son aventure et ce deuxième épisode ne fait pas absolument pas regretter mon choix.
Le premier truc qui me marque dans cet opus, c’est la différence de rythme par rapport au premier, ici, c’est beaucoup plus soutenu, l’équilibre est parfait. Il arrive à lier le dialogue et l’action de façon presque alchimique, le temps passe d’ailleurs de façon anormalement vite une fois qu’Erebor nous absorbe. Une chose importante qui m’a marqué aussi, c’est que le film trouve une identité propre, « un voyage inattendu » souffrait d’une comparaison presque immédiate avec le Seigneur des Anneaux. Ici, il y a une petite touche de cynisme, de noirceur, de violence et pourtant d’une grosse pincée d’humour, et le tout donne quelque chose d’assez mature et de cohérent.
Concernant la réalisation, Peter Jackson s’amuse et ca se ressent. Il est dans son bac à sable et il nous invite à jouer avec. Toujours aussi amoureux de sa Nouvelle-Zélande, il nous offre quelques plans larges absolument orgasmiques et même les regards les plus hermétiques ne pourront que tomber amoureux de cette terre sauvage. Quelques séquences sont absolument dantesques et je parie que la course poursuite en barils pourrait devenir culte tant le travail au point de vue de la réalisation est léché. Une chose pourra fâcher les puristes en l’invention de Tauriel, une elfe des bois jouée par Evangeline Lilly (« Lost »), qui n’existe pas dans l’œuvre originelle de Tolkien. Je trouve au contraire qu’elle ajoute un petit côté rafraichissant dans un monde très « mâle » et il y a de fortes chances pour qu’elle joue un rôle encore plus important dans le dernier opus. Je soulignerai également les quelques références au « Seigneur des Anneaux » qui jalonnent le film. Du fan-service certes, mais les clins d’œil sont sympas !
Pour les acteurs, après le premier tome, j’avais émis une certaine réserve concernant le jeu d’acteur de Martin Freeman. Et bien ici, il me donne tort, le pouvoir de l’anneau unique se fait déjà ressentir sur notre camarade Hobbit et Freeman arrive à voir un petit coté sombre et malade par moment qui rend pas mal du tout. Ian McKellen, bien que vieillissant, est juste énorme (Comme à son habitude oserais-je dire). Et une fois de plus Richard Armitage est énorme en Thorin Ecu-de-chêne, il arrive à avoir un charisme effrayant à l’écran que nous, pauvres spectateurs, ayons envie de le suivre au bout du monde. Revoir Orlando Bloom en Legolas est une assez bonne surprise, et c’est quelqu’un qui déteste cet acteur. Il a un rôle plus sombre qui lui va à merveille.
Je terminerais en soulignant le travail de le WETA. Ces petits mecs (et femmes) font un travail absolument remarquable dans la création. La ville sur le lac, Erebor, Beorg, les araignées et surtout Smaug vont vous déconnecter de la réalité de part leur réalisme. Un gros travail a été fait sur la 3D et c’est une des meilleures que j’aie eu l’occasion de voir. Et tant que je parle des hommes de l’ombre, mention réussie pour la musique de Howard Shore qui nous offre quelques mélodies épiques (bien que quelques soient reprises du Seigneur des Anneaux).
Encore un an à attendre, ca va être long… Terriblement long.
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