Mary Lenox n'est certainement pas le genre de petite fille à laquelle on penserait s'attacher en faisant sa connaissance au tout début de l'histoire de cette adaptation d'un célèbre roman de la littérature enfantine anglaise, publié en 1911.
Mary est une enfant boudeuse et capricieuse, pas très belle et à l'air maladif. Elle se situe bien loin de deux merveilleux enfants qui nous viennent à l'esprit lorsque l'on découvre l'auteure de cette histoire, Frances Hogson Burnett. Le Petit Lord Fauntleroy et La Petite Princesse sont les deux personnages qui ont bercé plusieurs générations au fil des romans, films et séries animées qui leur ont été consacrés.
Loin d'avoir la gentillesse et la faculté de se faire aimer de tous de Cédric et de Sara, Mary va devoir conquérir les coeurs en subissant une totale métamorphose...ce qui rend son personnage d'autant plus intéressant.
Née aux Indes d'un Père officier et d'une Mère trop occupée de mondanités pour faire attention à elle, la petite fille grandit sous les soins de son ayah (nurse) avec laquelle elle se montre des plus capricieuses.
Pourtant, un jour, la grande maison se retrouve vide, parents et serviteurs ont disparu... un dîner non desservi est encore sur la grande table de réception. Le choléra vient de frapper la ville tuant les parents de Mary et son ayah, tandis que les serviteurs se sont enfuis. Personne n'a pensé à la petite fille qui se retrouve seule. Elle est découverte le lendemain par deux soldats qui viennent patrouiller dans les maisons désertes.
Elle est alors envoyée en Angleterre, dans le Yorkshire pour vivre chez un oncle qu'elle ne connait pas. La voici débarquant sur un quai lugubre où personne ne l'attend, puis découvrant la Lande sous la pluie avant d'arriver dans un immense et lugubre manoir...tout ceci n'est certainement pas de nature à transformer Mary en enfant épanouie d'autant plus qu'elle apprend que son oncle serait un inquiétant bossu qui ne veut pas la voir ...rajoutons à tout ceci des hurlements qui retentissent la nuit dans le manoir et le tableau devient complet.
Pourtant, Mary va trouver le bonheur en parcourant les immenses jardins du domaine et surtout en arrivant devant un jardin hermétiquement fermé par un mur qui ne semble avoir aucune ouverture.
C'est grâce à un rouge-gorge et à un petit paysan qui a le don de parler aux animaux que Mary va ouvrir la porte du jardin secret, et celle de son coeur par la même occasion.
La Réalisatrice Agnieszka Holland réalise en 1993 pour la Warner bros cette adapatation du Jardin secret. Elle s'entoure d'acteurs peu connus à l'exception de Maggie Smith qui interprète un rôle de gouvernante à l'air sévère mais au coeur sensible dans le fond....un rôle qui lui va comme un gant.
Le film prend son temps pour poser ses personnages, accompagnant la métamorphose de la jeune héroine et la découverte du jardin. Une atmosphère assez magique se détache de l'ensemble bien que le fond de l'histoire soit simple.
Le trio de jeunes acteurs joue avec justesse avec une mention spéciale pour la jeune Kate Manderly dont c'est ici le premier rôle. On la retrouvera un peu plus tard dans Neverland dans le rôle de Wendy, dans Like Minds puis dans diverses séries télé.
Le film a été tourné dans un manoir anglais victorien, Allerton castle, décor idéal des classiques anglais. On notera aussi la très belle réalisation artistique visible dans les vues du manoir gothique aux couloirs infinis, du jardin luxuriant paraissant se situer dans un autre monde ou encore de la vision de la lande sauvage au charme étrange.
D'autres versions ont été tournées au fil des décennies depuis une version muette en 1919, un film hollywoodien avec Magaret O'Brian en 1949 et plus récemment, en 2020, une réalisation de Marc Munden avec Dixie Egerickx et Colin Firfh. Diverses séries présenteront à leur tour l'histoire de Mary Lennox. Libre à chacun de se faire une idée en comparant les diverses versions. Après avoir visionné la version de 1949, celle de 2020, l'adaptation réalisée par la BBC en 1975 puis la présente réalisation de 1993, je garderais une préférence pour cette dernière, particulièrement belle et attachante.