Histoire de montrer aux adultes que le monde n'est pas si moche …
Voilà un audacieux résumé d'un film charmant. Charmant ou charmeur. Heu, les deux, ma foi …
À l'origine, une petite fille, Mary Lennox, que je qualifierais bien de chipie capricieuse, née avec une cuiller d'argent dans la bouche.
Elle vit en Inde avec ses parents qui l'ont confiée à des serviteurs qui sont à ses pieds. Devenue orpheline, elle est rapatriée en Angleterre dans un manoir isolé d'une zone désolée de landes battues par les vents et la pluie. A la merci d'une gouvernante (très) désagréable qui l'enferme pour avoir la paix. Chez un oncle, veuf inconsolable de la sœur de la mère de Mary, Il n'est quasiment jamais là. Et personne ne s'intéresse au sort de Mary Lennox. Sauf une jeune soubrette qui sait passer outre les (nombreuses) rebuffades de Mary …
Mais Mary ne va pas en rester là. Ce n'est quand même pas les domestiques qui vont lui dire ce qu'elle a à faire. Elle est enfermée ? Qu'à cela ne tienne, elle va se débrouiller pour sortir et parcourir le manoir puis les extérieurs du château et en particulier, un jardin interdit d'accès depuis la mort de l'épouse de l'oncle.
Un vieux jardinier, qui en a vu d'autres, présente Mary à un rouge-gorge qui va l'aider à s'introduire dans ce fameux jardin interdit … Dès lors, tout se passe comme si le film se métamorphosait. Mary, la petite fille capricieuse, chipie et née avec une cuiller d'argent dans la bouche devient une petite fille volontaire et s'ouvrant aux autres : à un jeune serviteur, Dickon, qui lui enseigne comment faire pousser des fleurs, entretenir un jardin et surtout aimer les animaux, à un petit garçon, Colin, son cousin, souffreteux, vivant enfermé au manoir, n'attendant que de mourir des suites d'une mystérieuse maladie.
La thérapie par la nature, vivifiante, énergisante, régénérante. Le jardin devient le lieu de réparations de tous les traumas. Des images pleines de poésie et de merveilleux sans pour autant tomber dans la caricature ou dans le film fantastique. Ici, la nature, c'est celle qu'on domestique pour un peu qu'on l'aime et qu'on y consacre du temps.
La "guérison" de Colin, qui n'était en fait malade que dans l'imaginaire des adultes y compris de son père, m'a irrésistiblement fait penser aux livres d'Heidi où Heidi pousse son cousin (ou un ami, je ne sais plus) à faire l'effort de marcher ; là encore, la nature de la montagne était un puissant agent pour motiver le garçon qui n'y croyait pas.
C'est un film d'une réalisatrice que je ne connaissais pas du tout, Agniezca Holland. Le scénario est tiré d'un livre pour les enfants datant du début du vingtième siècle de Frances Hodgson Burnett.
Je ne connais pas grand monde dans le casting à part l'inénarrable et excellente Maggie Smith dans le rôle de la gouvernante …
C'est un film que j'ai découvert il y a trois ou quatre ans seulement, complètement par hasard. Le titre (encore !) m'inspirait. J'aurais adoré le voir, gamin … Sûr, que j'aurais encore plus apprécié de voir les jacinthes ou crocus pousser en accéléré … ou de voir le jardin de ronces se transformer en splendides roseraies.
Mais même aujourd'hui, j'ai beaucoup apprécié ce film, modeste dans ses intentions, mais formidablement rempli d'espoir et de confiance…