Le jouet
Le scénariste Francis Veber aimait à bâtir ses comédies autour d'un personnage central auquel il donnait souvent le même nom. Suivant qu'on avait affaire à un François Pignon ou à un François Perrin,...
Par
le 10 juil. 2022
14 j'aime
8
Le Jouet, c'est quand même quelque chose !
C'est surtout le premier long-métrage de Francis Veber et son fameux François Perrin ; mais c'est aussi la chose humaine désignée "ça", puis renommée Julien, par le gosse pourri-gâté-puissance1000 -d'un richissime président de journal parisien- exigeant se l'approprier alors que ce journaliste stagiaire (Pierre Richard) réalise un reportage en solo dans le magasin de jouets du monsieur.
Eminemment politique, cette comédie sociale s'avère beaucoup plus subtile qu'il n'y paraît. Le magnat (impressionnant Michel Bouquet) maniaque, froid et cruel, croit pouvoir tout acheter afin de faire plaisir à son fils... Ce qu'il ne sera pas loin de faire avec beaucoup (la scène de l'achat de la maison est assez géniale) mais pas avec tout le monde, parce qu'il y a quand même des limites... Et c'est à partir de ce principe que Francis Veber se jouera métaphoriquement des humiliations du patronat sur le petit peuple à coup d'argent et de pression sociale. Mais le monstre est-il celui qui baisse son froc ou celui qui le lui demande ? Très bonne punchline.
On découvrira au cours du film que tout n'est pas si simple et qu'il y a des raisons à la faiblesse, à l'hyper-laxisme du père envers son fils. Ce qui constitue selon moi l'un des points forts du film c'est qu'il évite l'écueil de la caricature en donnant plus de profondeur et de complexité à la psychologie des "méchants". Du coup, le jouet jouera le jeu du fils à fond, dynamitant par le ridicule de la situation la toute-puissance d'un président comme tenu en laisse par sa progéniture cherchant au fond une véritable présence paternelle...
Au final, le scénario servira donc habilement la très bonne idée de départ, et malgré le fait qu'on n'assiste pas à une avalanche de gags, ce qui n'est finalement pas toujours mauvais signe, je ne me suis pour ma part jamais ennuyé.
Une jolie fable sur la domination donc, où un peu d'émotion viendra même s'inviter sur la fin.
7,5/10
Créée
le 29 août 2015
Critique lue 354 fois
3 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Le Jouet
Le scénariste Francis Veber aimait à bâtir ses comédies autour d'un personnage central auquel il donnait souvent le même nom. Suivant qu'on avait affaire à un François Pignon ou à un François Perrin,...
Par
le 10 juil. 2022
14 j'aime
8
Très fan du cinéma de Francis Veber, aussi bien lorsqu’il est derrière la caméra que quand il est seulement à l’écriture, voilà un film (son premier en tant que réalisateur) qui ne m’a jamais...
le 8 févr. 2023
14 j'aime
14
François Perrin (Pierre Richard),un journaliste au chômage pendant 17 mois et 6 jours, est choisi comme jouet dans un magasin de Rambal-Cochet (Michel Bouquet) en y faisant un reportage ,par le fils...
Par
le 25 déc. 2016
11 j'aime
8
Du même critique
Plutôt que de nous obliger à nous taper une énième rediffusion du Gendarme-et-de-je-sais-pas-qui sur M6 pour rendre hommage à Michel Galabru, Arte a eu le bon goût de rediffuser le grand drame qui le...
le 7 janv. 2016
54 j'aime
12
Bertrand Blier aurait, paraît-il, assez rapidement écrit le scénario de Buffet Froid en partant de l'un de ses rêves récurrents qu'il prête ici à son personnage principal qu'incarne Gérard...
le 14 juil. 2016
43 j'aime
14
J'avais complètement zappé la polémique quant à son interdiction aux moins de 18 ans à sa sortie, alors quand je me suis installé devant une diffusion de Martyrs sur Canal, je ne vous explique pas la...
le 13 mars 2016
41 j'aime
7