Le Emmerich le plus abouti
Roland Emmerich nous livre ici son film le plus abouti. Derrière un nouveau grand film catastrophe où tout va se faire détruire, le réalisateur évoque très sérieusement le problème du réchauffement climatique et ses conséquences possibles pour la planète et donc l’avenir – pessimiste – de l’humanité. Bien-sûr, le but premier reste de divertir avec le grand spectacle sonore et visuel (et où les faits climatiques semblent irréalistes à notre échelle de temps) mais on apprécie le travail effectué pour la conscience des spectateurs, ainsi que pour le discours politique destiné au gouvernement américain (Kyoto, la situation ironique de l’immigration au Mexique). D’ailleurs, les touches d’humour bien plus discrètes traduisent un ton bien plus tragique qu’habituellement chez Emmerich.
Le long-métrage est divisé en deux parties. La première offre la vengeance de mère nature qui se déchaîne (après tout ce qu'on lui fait subir, rien de plus normal), traduit par des tornades, des orages et des tsunamis XXL. ILM et Digital Domain ont fait des merveilles, du jamais vu à l’époque ! On fait également connaissance avec les personnages de l’histoire, simples et engagés. La seconde partie est humainement plus intimiste et se concentre plus sur l’action dramatique des personnages principaux mais proposant encore plus d’images fortes et symboliques. Le tout accompagné de la plus belle bande-originale d’Harald Kloser.
Ce Jour d’Après est au final du très grand Emmerich. Paradoxalement, après son film le plus mature, on n’a plus retrouvé cet esprit chez lui.