Il y a eu une période où le cinéma catastrophe était un genre sérieux. Des réalisateurs qui avaient conscience qu'un truc n'allait pas sur la terre émettait des hypothèses cinématographiques. C'est le cas pour Val Guest. Il a mis un temps fou pour arriver à financer son métrage. Mais le succès du film " le dernier rivage " de Stanley Kramer permis au réalisateur de trouver les fonds. Le jour où la terre prit feu est un modèle d'écriture. Rien n'est omis dans le script. L'idée de génie est de raconter l'histoire à travers les yeux d'une rédaction d'un journal. Cela permet de passer par plusieurs points de vue, que ce soit une vision scientifique, politique et humaniste de cette affaire. Cela donne des joutes verbales entre les protagonistes d'une grande qualité. Le deuxième point fort de ce long métrage vient de sa mise en scène. Val Guest n'a pas beaucoup d'argent mais il fait beaucoup avec peu. Il se sert de Stock shot d'actualité pour donner une véracité à son propos. Le cinéaste a recours à toutes la magie du cinéma. Au coeur du film, le brouillard envahit la ville. Pour raconter ce moment plein de tensions, Val Guest se sert de maquette et de matte painting. Certes c'est moins efficace que les CGi d'aujourd'hui mais c'est beaucoup plus poétique et je préfère la poésie. Dans un noir et blanc incroyable, le métrage en scope est aussi très beau. Il n'y a pas à dire " le jour où la terre prit feu " est un chef d'oeuvre incroyablement d'actualité. Roland Emmerich, le réalisateur de "2012" et du "jour d'après" pourrait prendre une leçon de cinéma en visionnant un tel film.