Un bon moment que ce Journal tombe à cinq heures !
Après avoir bien apprécié Le Dernier des six du même Georges Lacombe, j'ai décidé de poursuivre la filmographie du bonhomme, en m'attaquant dans un premier temps à ses autres collaborations avec Pierre Fresnay. Deuxième en date, un an seulement après la première : Le journal tombe à cinq heures, donc !
Alors – hélas, trois fois hélas ! – le scénario et les dialogues ne sont ici plus de Clouzot (qui signait ceux du Dernier des six) mais passé ce constat, on en fait finalement bien vite le deuil, puisque le film s'avère tout à fait sympathique à son tour ! Et, à défaut d'être aussi drôle que son prédécesseur, assez généreux – et inspiré – lui aussi en échanges amusants et en bons mots. Qui, déclarés par Pierre Fresnay, en deviennent instantanément du caviar...
Pierre Fresnay d'ailleurs entouré d'une superbe troupe (dont deux autres Pierre, j'ai nommé Renoir et Larquey – qu'il retrouvera ensuite dans deux Clouzot) pour composer cette rédaction d'un canard à succès. Et c'est d'ailleurs ce dernier point qui donne tout son charme au film : toutes les scènes dans les locaux de la gazette sont vraiment très plaisantes à suivre. Ca court dans tous les sens, ça pense à voix haute, ça s'interpelle, ça se charrie, ça essaye de choper le rédac chef qui n'a pas le temps... on sent bien tout le bordel qu'une rédac de quotidien peut bien être. C'est très sympa et ça regorge d'échanges rigolos.
Puis Marie Déa, l'héroïne du film, est mignonne comme tout, et ses face-à-face avec Fresnay assez délicieux.
Si je devais chipoter, je reprocherais tout de même au film un dernier acte (sur un bateau-phare pris en pleine tempête) un peu longuet. Pas qu'il soit fondamentalement déplaisant mais il m'a semblé qu'il s'étirait un peu pour rien (enfin, on sent bien qu'on essaye de créer un peu de drame et de faire naître un peu de tension, mais bon... personne n'est dupe de l'issue du film, donc ça tourne à vide).
Mais je chipote. C'est sympa comme tout !