Le Juif Süss (en allemand : Jud Süß) est un film de propagande nazie tourné par Veit Harlan sous la supervision de Joseph Goebbels dans les Studios de Babelsberg... Œuvre de commande écrite par Eberhard Wolfgang Moeller qui met en scéne un homme ambitieux, manipulateur, cupide et libidineux ... un Juif qui se nomme Süss Oppenheimer (joué très finement par Ferdinand Marian... Prix d'interprétation à la Mostra de Venise), qui devient le ministre des Finances du faible duc de Wurtemberg (joué par Heinrich George)... et se se prend de passion pour la jeune Dorothea (jouée par Kristina Söderbaum), la fille du conseiller des États, qu'il finira par la prendre de force... A l'origine Le Juif Süss est une nouvelle écrite par l'Allemand Wilhelm Hauff (publié en 1827) devenu un roman historique de Lion Feuchtwanger (publié en 1925) basée sur la véritable histoire de Joseph Süss Oppenheimer un homme qui a connu une ascension sociale éclatante grâce à la protection de Charles-Alexandre, duc du Wurtemberg, avec lequel il conspire contre le Parlement, afin d'abolir ses privilèges... Arrêté pour haute trahison, il meurt supplicié.... Veit Harlan en fait un film analyse pour intégrer de nombreuses cohérences historiques et donner plus de poids à sa réalisation antisémite.... et réalise cinématographiquement un veritable chef d'oeuvre (par sa mise en scéne très efficace et techniquement virtuose... et sans oublié le jeu tout en finesse de l'acteur Ferdinand Marian... qui a été encensé par un jeune critique qui se nomme Michelangelo Antonioni... qui voit dans le film la rencontre réussie entre l'art et la propagande... A noter que le film a obtenu le Lion d'Or, à la Mostra de Venise)... et idéologiquement, un film infâme ou le mot Juif est prononcé très souvent et le rabbin Loew (joué avec beaucoup de nuances par Werner Krauss) représente l’âme damné du personnage principal (un être diabolique et manipulateur)... Mais le veritable probleme de cette œuvre de propagande qui est bien supérieure au Cuirassé Potemkine réalisé par Sergueï Eisenstein... c'est qu'elle fascine (j'avoue l'avoir apprécier alors que j'ai pourtant des origines Juives) car elle est très prenante... on a l'impression de voir une version d'Othello ou le Juif Süss serait Iago l'un des personnages les plus maléfiques et machiavéliques de l'œuvre de Shakespeare... Le Juif Süss de 1940 a été un grand succès en Allemagne et à l'étranger attirant au total plus de vingt millions de spectateurs en Europe... et en France, et tout particulierement sur Paris, le film a été vu par 1 million de spectateurs payants de 1941 à 1944... et pire encore, il est présenté aujourd'hui sur You Tube dans une version de trois quart d'heure (j'ai vu la version presque intégrale d'une durée de 1H25... contre les 92 minutes de l'original) qui prônent une certaine haine du Juif... ou on peut distinguer dans cette version trois axes idéologiques majeurs : l'antisémitisme, l'antiféminisme, et une conception de la race pure (A noter que le film a été récupéré dans les années 60, par certains états islamiste)... Note pour les abrutis... Ma notation représente l’œuvre sur le point de vue cinématographique comme l'est d'autre œuvres de propagandes (Le Cuirassé Potemkine ou certains films Américains... comme Le Port de la drogue (Pickup on South Street) réalisé par Samuel Fuller, qui est un pur film anticommuniste dans sa version originale) et non idéologique (j'aurais mis 5/10...)... A noter que le film a été montré a la cinémathèque de Paris (avec un avertissement) a des jeunes étudiants en cinéma qui l'ont trouvé très fascinant... ou quand une œuvre détestable pourrait devenir un chef d'oeuvre fascinant... Attention Danger.