Drogue et faux-semblants

En investissant le commerce illégal de drogue et ses conséquences néfastes sur les consommateurs, Death Wish 4 : The Crackdown offre au justicier dans la ville une déclinaison thématique pertinente compte tenu des précédents volets qui, avec le cinquième, auront fait le tour des dangers qu’encourent les bons Américains. L’intérêt de cet opus tient à son esthétique soignée : la photographie que signe Gideon Porath compose des atmosphères visuelles mémorables, à l’instar de la patinoire et ses nuées éclairées aux néons, de ses bornes d’arcade sur lesquelles sont projetés nombre d’antagonistes.

J. Lee Thompson aborde son personnage principal comme une icône de la pop culture soumise d’entrée de jeu à son double mortel lors d’un cauchemar : Paul Kersey est devenu architecte, il construit sa nouvelle existence sur des fondations qu’il ne parvient à changer, et qui resurgissent à chaque perte. Se diffuse ici une mélancolie certaine, fruit d’une clairvoyance dans un destin sur lequel l’homme n’a aucune prise et qui le condamne à revivre sa douleur, encore et encore. Toutes les issues sont condamnées. La thématique du faux-semblant, omniprésente depuis l’identité véritable de Nathan White à cette industrie de pêche qui n’est qu’une façade cachant une manufacture de drogue, semble prolonger l’illusion d’un changement qui jamais n’advient.

Et si l’ensemble souffre de grossièretés scénaristiques, d’invraisemblances et de combats peu crédibles – la fuite hors de l’usine de pêche déçoit beaucoup –, nous ne saurions bouder notre plaisir devant un quatrième opus moyen mais divertissant, campé par un Charles Bronson impassible.