Toujours avides de superlatifs racoleurs, les distributeurs français ont cru bon employer le terme magique de "justicier" pour rappeler au public que Charles Bronson reste attaché à vie à ce rôle de Paul Kersey, le vengeur newyorkais de Un justicier dans la ville (et ses suites) ; mais ça n'a rien à voir, il n'y a pas de Paul Kersey ici, il s'agit d'un flic du nom de Leo Kessler qui enquête et pourchasse un tueur sexuel. En pleine mode du "psycho-killer", le réalisateur qui a déjà fait tourner plusieurs fois ce bon vieux Charly, oublie le scénario pour jouer à fond la carte "nuit sombre, ruelles étroites, escaliers obscurs et trottoirs mouillés", avec quelques effets saignants et un Charles Bronson qui il est vrai semble toujours rejouer son personnage de justicier, sauf que là c'est différent, le film s'attache à prouver la théorie suivante proférée par Kessler : Oublie ce qui est légal et fais ce qui est juste, dénonçant au passage le rôle néfaste de la justice et des avocats qui relâchent des tueurs dangereux. Heureusement, Bronson applique sa propre loi et donne dans la falsification de preuves, tout ça n'est pas très propre et ça fait désordre. Ce qui est intéressant dans ce film de série, c'est la place accordée à l'enquête policière, plus conséquente, mais au final, le film exploite sans vergogne l'image de Charles Bronson et de Un justicier dans la ville, en se faisant un fervent plaidoyer pour l'auto-justice. Il y a aussi un peu de L'inspecteur Harry dans ce thriller sympathique mais sans grande surprise, et pourquoi pas un clin d'oeil à Hitchcock, avec un meurtre sous la douche ? bref plusieurs références mais qui ne font pas un chef-d'oeuvre. Le film reste quand même largement regardable.