Adieu Paul Kersey!
J'ai bien aimé le face-à-face entre Charles Bronson et Michael Parks qui joue un salopard de première (Jean Renault de la série Twin Peaks, le shérif d'« Une nuit en enfer »). Heureusement, les mises...
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le 4 oct. 2011
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Seule issue pour un justicier : le célibat et l’abstinence
L’univers en veut à Paul Kersey. Je ne vois pas d’autres explications. Il ne veut ni le voir en couple, encore moins avoir des gosses. Quand Paul a réussi à percer les mailles du filet, l’univers lui laisse un temps de latence puis reprend tout. Plus de 3 films à remonter la pente, reconstruire, repartir sur de bonnes bases pour au final, tout reperdre à cause de raclures de bidet et une malchance innée. Notre héros est-il voué à une vie de solitaire jusqu’à sa mort ? Trois fiancées (quatre en comptant l’originelle) assassinées, une fille unique suicidée et une belle fille morte par overdose. Qu’est ce que les scénaristes vont encore trouver pour démolir ce pauvre homme persistant à ne pas quitter son sourire chaleureux? Nous voila repartis comme en 74. A peu de choses près…
Paul a retrouvé l’amour. Elle s’appelle Olivia, elle travaille dans la mode et elle a une fille, Chelsea, douze ans, qui voit Paul comme un vrai père. Eternelle malchance pour notre ex justicier, Olivia avait omit de dire à son petit ami que son ex-mari n’est autre qu’un gangster notoire très jaloux voulant tout contrôler à sa manière, s’infiltrant partout et carrément dans l’entreprise de son ex femme. Olivia devait témoigner contre lui pour qu’il lui fiche la paix, le bougre n’a pas apprécié. Vous le voyez venir ?
A peine Paul a-t-il fait sa demande en mariage toute mignonne que sa fiancée se fait défiguré par un tueur professionnel spécialiste du déguisement (Olivia n’y a vue que du feu, nous…non). Pour une femme un brin narcissique dont les murs de salon sont tapissés de ses portraits, ça lui en fou un coup. Olivia vit très mal son accident et on la comprend.
Figurez-vous que ses vicieux de scénaristes veulent la jouer choc jusqu’au boutiste pour poursuivre l’héritage de leurs prédécesseurs. Ils n’en ont pas fini avec la pauvre femme déjà bien atteinte psychologiquement et faisant peine à voir (même si niveau visage défiguré, on a vu bien pire que ça). Elle avait plus ou moins réussi à remonter la pente grâce au soutien de Paul, boom, abattue dans le dos (pas par Bufford tannen à cause d’un différent de 80dollars) en pleine fuite après que les hommes de son ex soient entrés par effraction dans sa maison pour tenter de la tuer elle et Paul. Rebelote. Notre justicier repart en croisade. D’autant plus lorsqu’on lui arrache Chelsea qui retourne vivre avec son père corrompu et pourri jusqu’aux doigts de pieds.
-Les armes vous rendent nerveux ?
-Non quelques fois elles sont utiles. Ce sont les crétins qui les tiennent qui me rendent nerveux.
Une cinquième vengeance et après vous lui foutez la paix hein ?
Polar urbain crade et choc pour l’épisode un, deuxième épisode dans le même ton avec quelque chose d'un peu plus exagéré, troisième épisode caricatural bien que possédant une réalisation soignée et un rythme impeccablement fun, quatrième épisode facile embrassant l’univers du nanar. Ce cinquième épisode qui à la base, ne devait pas être un nouvel opus des Death Wish, juste un polar de série B, il fait téléfilm de deuxième partie de soirée. La qualité de l'image, de la lumière et de la réalisation en prennent un grand coup. Vous pouvez passer votre tour pour de jolis plans symboliques, le quota de moustachus n’a pas été remplit ! Tant pis, un visionnage s'impose dans tous les cas.
Au bout de trois films déjà, on a bien compris que ce qui maintient en vie Paul, c'est la vengeance. Zigouiller du bad guy, c'est sa drogue. Une petite mémé agressée, vous pouvez être sûr que le mode justicier est de nouveau réactivé. Cet homme sympathique, pausé, calme et généreux, la gentillesse incarnée, père dont tous les gosses rêves, mari dont toutes les femmes rêves, fait tout pour surmonter son deuil (plutôt SES deuils) en allant de l'avant, en repartant de zéro, en reconstruisant des fondations solides, voit à chaque fois le destin détruire sa belle création. Pourquoi diable est-ce que le sort continue de s’acharner sur lui ? Pourquoi pas un autre ? C’est à cause de la moustache ? La bonté d’âme ? Ce coté trop parfait ? Jamais je n’ai vu un homme si maudit en amour. Si vous croisez son profil sur Tinder, pour le bien de votre vie, ne lui parlez pas !
Le traumatisme subit dans le premier opus de Death Wish n'est jamais parti, Paul a développé une sorte de seconde personnalité arrivant à trouver son équilibre avec la première. Il en est de même pour ce Death Wish 5 et tant pis si à l'exception du plan psychologique, tout le reste devient hors sujet et absurde au point de dénaturer la franchise. Cet ultime combat offre sa dose de spectacle. Il n'est pas utile, on aurait pu s'en passer, toutefois, le plaisir de revoir une toute dernière fois Paul Kersey sous les traits de Charles Bronson nous attire irrémédiablement vers lui.
Bien que marqué par l'âge, l'énergie de Charles Bronson semble sans limites. 73 ans, toutes ses dents, tous ses cheveux, une belle moustache et une hargne impressionnante. Pour les mises à morts, on repassera, mais elles restent incroyablement drôles et culottées. En 5 films, Paul Kersey se sera essayé à toutes sortes de techniques pour envoyer dans l'autre monde la racaille et les vilains mafieux de la pire espèce. Ici, en tout cas, au début, pas d'armes à feu, ni d'armes blanches, encore moins de jeux de poings. Paul, change de fusil d’épaule, tue à distance ses adversaires, toujours avec un sourire décontracté et un air innocent.
Enfants, soyez intelligents, ne faites pas ça chez vous, Paul n’est pas un exemple à suivre. Ballon téléguidé explosif, cannoli empoisonné, saucissonnage dans du film plastique pour les vêtements, puis grosse pétarade à quelques minutes de la fin pour satisfaire les frustrés, Charles Bronson retourne tout ce que tu aimes contre toi. Il n’a pas passé l’âge pour ses conneries, n’en déplaisent à ceux qui disent le contraire.
Face à Paul, tout ce qu’il y a de meilleur en matière de bad guy caricaturaux en manque cruel d’amour maternel. Tommy O'Shea, le boss ne connaissant aucune autre forme d’expressions pour s’exprimer avec les femmes qu’en les cognant et les traitants comme des harengs, est entouré d'hommes de main et d’un assassin « spécial », et ils sont pas très aimables :
• Sal Paconi, le petit Italien vantard un peu rondouillard,
• Chicki Paconi, le grand balèze Italien toujours une sucette au bec, se méfiant de tout le monde même de son ombre et dont le pêché mignon est de raffoler des cannolis,
• Frédéric Girty, surnommé Freddie tombe la neige dont le pseudo a été inventé parce que le pauvre a des problèmes de pellicules qu’il n’arrive pas à se débarrasser et qui le grattouillent (celui qui a inventé ce pseudo doit pourri au fond d’un lac). Freddie, il adore se déguiser et se travestir. Encore un type franchement pas net.
Au final, Le justicier : L’ultime combat, il cumule les défauts, des défauts qu’on ne souhaitait jamais voir apparaitre dans la franchise des Death Wish. Néanmoins, il se laisse voir pour Charles Bronson et pour ses scènes d’action. LA bonne nouvelle de l’issue de cette histoire et conclusion de la franchise : Paul Kersey aura sa fin heureuse. Pas tout à fait celle qu’on lui souhaitait mais une fin heureuse et promis, cette fois, on le laissera tranquille jusqu’à ce qu’il aille rejoindre les amours de sa vie au paradis.
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Créée
le 6 avr. 2020
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