L'histoire d'un jeune joueur de poker sur la pente ascendante qui joue carte sur table en défiant un vieux joueur de poker pas encore sur la pente descendante. Alors ce "Kid de Cincinnati", quinte flush ou simple paire ?

En tout cas, aucune maldonne dans la distribution mais un Malden et sa patate. Sacrée paire. Une Melba qui va à la pêche au Kid, pris entre deux eaux. Le "stud" aura la vie dure, coincé entre la douce Tuesday Weld, sa dame de coeur, et la féline Ann-Margret. Mais le tout se déroulera sans battage même si l'une d'elle restera sur le carreau. Edward G.Robinson a la gueule de l'emploi en champion de poker avec de la bouteille. Cab Calloway et Rip Torn complètent un casting royal. Cerise sur le gâteau, une partition signée Ray Charles himself, décidément, c'est le spectateur qui rafle la mise.

"Le Kid de Cincinnati" est un film sur le poker, qui peut se savourer que l'on connaisse le jeu ou non. C'est pointu, mais assez accessible au tout-venant. Quelques (b)relents de simulation du loisir préféré de Patrick Bruel, rien de grave, sans dec(k). Si vous n'êtes pas familiarisés avec les règles, afin de vous expliquer, je peux vous donner rendez-vous (pas dans 10 ans, promis). Ce milieu demeure assez particulier, la notoriété s'acquiert autour d'une table, là où il n'y a pas full...

Si Jewison centre son récit sur un jeu de cartes, le Kid McQueen ne se contentera pas du rôle de valet. Tel un as, il se la joue King Size et déroule un charisme fulgurant, un magnétisme brutal, qui rayonne à travers son regard bleu acier et son sourire ravageur. Sans broder, le brillant olibrius ténébreux brandit son talent plutôt que son braquemart et fait même vibrer le spectateur vieux briscard sans que ce dernier ne soit brutalisé, ne se braque ni ne reluque sa breloque toutes les cinq secondes.

Il ne suffit donc pas d'avoir une prestigieuse distribution pour faire un bon film, car même en de telles circonstances, on a déjà vu nombre de réalisateurs se casser la figure. Ici, McQueen et toute sa clique parviennent à passionner le spectateur en faisant d'un simple jeu un personnage à part entière de l’histoire. Comme quoi l'important au poker ce n'est pas le "cast", c'est ce que vous en faites.
Gothic
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le 17 févr. 2014

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