J’ai hésité à rédiger cette critique pour la simple et bonne raison que j’en ai déjà pondu pour "Hunger Games" et "Divergente", j’ai l’impression que je vais dire les mêmes choses, c’est usant, et pourtant à mon sens "Le Labyrinthe" a un potentiel supérieur, mais ces foutus codes d’adaptation de teenage-books rattrapent l’entreprise à chaque fois et minimisent la globalité de l’oeuvre.
Ce qui m’a vraiment frappé dans ce film c’est ce sentiment d’empilement des idées, on dirait presque que le scénario a été écrit au fur et à mesure avec des influences clairement marquées, entre ce groupement d’individus catégorisé à la "Divergente" (ou "Hunger Games", au choix), ce labyrinthe mécanique façon "Cube", ce bestiaire digne des frangines de Shelob du "Retour du Roi" ainsi que le thème de la perte de mémoire "12 Monkeys" qui fait son effet d’introspection pour s’engouffrer et creuser pour y trouver une issue. C’est efficace mais ces ficelles sont franchement douteuses, j’ose émettre une objection quand à une volonté de melting-pot des plus crapuleux, peut être assumé, mais ultra visible, tellement que l’histoire n’a pas grande originalité et manque finalement de personnalité.
Les jeunes rôles peinent un peu à se démarquer, pourtant ils sont construit avec application pour (trop) correctement les différencier et les catégoriser, on nous mâche le travail, mais comme d’habitude dans ce genre de format le réalisateur aime nous prendre la main, on sait qui est le héros, le rebelle, le loustique, le bras droit, etc … Thomas n’a pas l’once du charisme d’une Katniss Everdeen mais son personnage est fabriqué pour qu’il se révèle graduellement avec son héroïsme et sa part d’ombre, et d'ailleurs on constatera par la suite cette volonté fédératrice de bande, même si le duo avec Teresa se démarque.
L’enjeu principal on le pige bien, celui de traverser ce labyrinthe réputé infranchissable pour se sortir de cette prison verdoyante cloisonnée par ses gigantesques murailles, le mystère reste entier quand à savoir ce qui se trouve au delà ainsi que celui de leur rôle dans tout cette machinerie sadique, bref on attend de voir, et on espère surtout ne pas être déçu. Mais comme d’hab on l’est un peu, ce déballage d’action soudain m’a fatigué, un peu le syndrome "Hunger Games" qui mise sur des effets de manche pour faire office de remplissage, j’ai passablement piqué du nez par moment. Heureusement les quelques évolutions scénaristiques permettent de nous réveiller et de sentir repointer l'espoir, la dernière partie du film est d’ailleurs plutôt bonne même si il reste quelques fautes de gout évidentes en matière d’élaboration de l'univers.
Mais le truc qui cloche réellement, et c’est pour cela que je fait le parallèle aux autres franchises pour le jeune public, c’est que le film se survend, on est limite face à un produit, quand on regarde le final on dirait presque qu’on s’est fait balader, comme si on avait juste assisté à une bande annonce du prochain volet, ce film en lui même ne trouve pas de statut, il arrive à une fin sans finalité, il ne reste juste qu’une sorte d’introduction des protagonistes, on n’a pas de climax ou autre chose pour légitimer le dossier, c’est bizarre. Et le pire dans toute cette histoire c’est que maintenant j’ai envie de voir la suite, bordel qu’est ce que je suis faible …
"Le Labyrinthe" est donc un film pour ados paraissant se fondre dans la masse des autres longs métrages du genre, et c'est le cas, mais pourtant même si les idées sont à la limite du copié-collé d’autres univers l’intrigue a le mérite de proposer quelque chose de vraiment mystérieux et mieux ciblé que ses grandes soeurs du box office, je ne sais pas ce que donnera la suite mais ça laisse une attente plus ou moins intéressante, même si entendons nous bien, je ne suis pas au point de cocher ça sur le calendrier.