C'est quoi ton trip ? T'es suicidaire, c'est ça ?

Perte de mémoire, des adolescents coincés dans un étrange bloc sans qu'ils sachent qui les a envoyés, un coin cachant de nombreux mystères, ces trois critères sont des codes tout à fait respectables et percutants pour entretenir un suspense suffocant et créer une ambiance de huis-clos diaboliquement carcérale dès le début du film. Ayant lu le livre, je peux confirmer que le film est très fidèle au roman après avoir constaté l'inclusion des éléments essentiels du livre dans le scénario. On peut constater de nombreuses libertés entre le roman et le livre mais ça passe sans que cela nous pose problème. Le jeune et l'inexpérimenté réalisateur Wes Ball a pris un énorme risque en s'attaquant à un roman qui a connu un énorme succès.


Il l'a défié et l'a honorablement réussi. Pour résumer l'histoire, des adolescents sont enfermés dans un labyrinthe dans lequel déambulent les griffeurs, des grosses bestioles monstrueuses, faites de chair et de mécanique. Thomas, le personnage principal, n'a pas l'intention de suivre les restrictions imposées du leader, Gally, qui vit dans ce bloc depuis trois ans. Ce dernier a l'intention de s'échapper du labyrinthe en faisant entraîner un maximum de jeunes avec lui. Le voyant agir ainsi, Gally va s'imposer durement à ce dernier afin de lui montrer qui est le patron. Et des conflits et des débats vont être organisés pour savoir lequel des deux a raison malgré les changements inquiétants du labyrinthe.


Presque tout le casting est une nouvelle découverte pour moi. Dylan O'Brien est un jeune acteur très brillant. Il joue avec excellence Thomas, exactement à l'image que je me suis faite de lui pendant la lecture du roman avec un talent indéniable. De même pour Kaya Scodelario prêtant très bien ses traits dans le rôle de la charmante et mystérieuse Teresa dont un lien mystérieux semble se nouer entre elle et le personnage principal. Thomas Brodie-Sangster est de même niveau de qualité d'interprétation que les deux derniers en tant que Newt. Pareil pour Ki Hong Lee dans le rôle du courageux et intrépide Minho.


Seul Will Poulter ne m'était pas familier après avoir campé l'intolérable et insupportable Eustache dans le troisième film du monde de Narnia. D'un point de vue physique, son personnage est bien représenté mais moralement, je le voyais beaucoup plus insistant et colérique. Mais il ne me déçoit pas, il joue bien le leader déterminé à laisser personne prendre sa place de chef. Des personnages bien écrits et définis comme il fallait dans l'ensemble. Un casting qui répond très bien à mes attentes et que rien par leur présence, on est tout de suite plongé dans leur situation calamiteuse.


Et je peux dire la même chose en ce qui concerne la qualité d'adaptation en déclarant que le cinéaste Wes Ball a fait un travail remarquable. Il a aussi bien géré ce long-métrage que certains réalisateurs chevronnés l'ont fait tels que Francis Lawrence pour les trois derniers films d'Hunger Games. Quand je visionne ce film, j'ai l'impression de voir un long-métrage réalisé par un professionnel cinématographique talentueux. Il a su comment créer l'atmosphère stressant du roman et de l'incorporer d'une manière surprenante pour harper les cinéphiles comme un rien, dès la première demi-heure du film. On sent bien qu'il a pris très au sérieux le roman, il a choisi les décors très dignes de ceux qui sont décrits dans le roman.


Le bloc est un endroit où on peut sentir à la fois libre et emprisonné, c'est ce que j'ai ressenti pendant la lecture du roman, c'est également ce que j'ai ressenti devant le film, exactement les mêmes sensations. Et l'écrivain du livre, James Dashner, a confirmé que c'était des décors qui se concordaient adéquatement à ceux qui l'imaginaient après avoir avoir visité les lieux du tournage, juste avant que le film se réalise. De plus, le réalisateur s'est bien débrouillé pour faire en faire sorte que chaque personnage a son importance dans le film, comme si chacun de ces derniers est une pièce d'un puzzle.


Et j'approuve sans la moindre hésitation la manière comment il a introduit les griffeurs avec un plan en mouvement à pétrifier n'importe qui, celui où Thomas ne s’aperçoit pas qu'un monstre est suspendu entre deux murs, juste au-dessus de lui. Là ! On rentre direct dans l'action. des combats acharnés et sauvages, des conflits moraux entre jeunes, du frisson froid, des effets spéciaux épatants et un design fantastique des griffeurs, tout est fait pour que Wes Ball signe une première réalisation qui m'a bien satisfait, suffisamment assez pour être impatient de découvrir la suite de cette aventure terriblement cabalistique. 9/10



Excellent Thomas, tu viens de signer ton arrêt de mort.


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