Le Lagon bleu (The Blue Lagoon) est un film d'aventure romantique américain produit et réalisé par Randal Kleiser, sorti en 1980. Il s’agit de la troisième adaptation au cinéma du roman britannique éponyme de Henry De Vere Stacpoole, paru en 1908. Bien qu’il s’agisse sans conteste d’une œuvre de fiction, le roman a été inspiré par la longue expérience que l'auteur avait de la mer et des bateaux, en particulier en temps que médecin maritime.
Synopsis
Durant l'époque victorienne, un bateau en route pour San Francisco est détruit par un incendie. Parmi les passagers se trouvent Richard, 7 ans et sa cousine cadette Emmeline. Les enfants, montés à bord d'un des canots en compagnie du cuisinier du navire, Paddy Button, sont séparés de leur père et oncle, monté à bord d’un autre canot. Les trois naufragés finissent par s’échouer sur une île paradisiaque qui offre suffisamment de ressources en nourriture et en eau potable. Paddy, un homme bourru mais bon s'occupe bien des enfants que lui a confiés la Providence. Grâce aux débris du naufrage apportés par la mer, ils confectionnent un abri et Paddy apprend aux enfants les techniques de survie. Tout se passe bien jusqu’à ce que le vieil homme, après un excès de boisson, meure, laissant les deux enfants livrés à eux-mêmes. Grâce à ce que Paddy leur a appris, ils parviennent cependant à survivre. Les années passant, les enfants deviennent des adolescents et sont attirés l’un par l’autre. Ils finissent par avoir des relations sexuelles et Emmeline tombe enceinte. Elle donne naissance à un beau garçon qu’ils prénomment Paddy, en souvenir de celui qui leur a sauvé la vie. L’enfant grandit entre ses jeunes parents qui l’élèvent selon les principes qui leur ont si bien réussi jusqu’à ce que, alors qu’ils sont allés en expédition sur l’île où ils ont touché terre pour la première fois, Emmeline s’endorme alors que l’enfant, jouant avec les rames, les jette par-dessus bord. Bien que Richard les ait rejoints à la nage, ils ne peuvent récupérer les rames à cause d’un requin qui cerne le canot et celui-ci dérive. Leur père et oncle, qui n’a cessé de les chercher, les retrouve au moment où, se croyant perdus, ils ont décidé de mettre fin à leurs jours, et les sauve in extremis.
Mon opinion sur ce film
Je n’avais encore jamais vu ce film et j'avoue que, victime d'un préjugé, je n'avais pas l'intention de le voir. Je le pensais "nunuche" et dépassé. Mais je dois reconnaître que, même si le scénario pèche par des invraisemblances et surtout par des longueurs, on ne peut qu’admirer la beauté des paysages sublimement magnifiés par les images du grand directeur de la photo que fut Nestor Almendros. Les deux jeunes acteurs sont craquants dans toute leur innocence et leur fraîcheur. Les premiers émois adolescents, les relations amoureuses, l'accouchement, sont filmés avec une délicatesse et une pudeur qui honorent le réalisateur et que l'on aimerait voir plus souvent dans les films actuels. Seule l’irritante musique de Basil Poledouris donne à ce film un sérieux coup de vieux. Il en reste cependant éminément regardable.
Ajoutons que le film fut, à sa sortie, l’un des plus gros succès au box-office et rapporta à ses producteurs plus de 58 millions de dollars. Il vient en outre d'être classé, ce qui est peut-être un peu exagéré, "meilleur film de tous les temps" sur une sélection de 1000 films !
Il révéla aussi ses deux acteurs, Christopher Atkins (19 ans) et surtout Brooke Schields (14 ans à l’époque du tournage) et en firent des vedettes internationales qui eurent ensuite une carrière exceptionnelle. Pour la petite histoire, il faut aussi savoir que le film souleva les foudres de la censure américaine car les acteurs, en particulier dans les scènes sous l’eau, sont le plus souvent nus même si les images restent d’une totale innocence. La pudibonderie des Américains est impressionnante : en effet, aussi absurde que cela puisse paraître, la commission de censure (MPAA) n'autorisa la sortie du film qu'en imposant au réalisateur à masquer la nudité des acteurs par divers artifices, en particulier à ne filmer la poitrine naissante de Brooke Shields que cachée par ses longs cheveux. Et encore le film fut-il classé parmi les films R (Restricted), ce qui correspond chez nous à un film quasi-pornographique !