À mi-chemin entre The Truman Show (Peter Weir, 1998), auquel il emprunte le dispositif de mise en scène du quotidien factice d’un homme ignorant qu’il est filmé, et Les Visiteurs (Jean-Marie Poiré, 1993), suivant l’amalgame malheureux du parler médiéval et du parler classique – n’oublions pas non plus les écarts de langage par l’introduction de formules contemporaines dans la bouche de personnages censés évoluer au XVIIe siècle… –, Le Larbin délaisse la critique des médias du premier ainsi que sa réflexion sur l’entrelacs du vrai et du faux inhérent à nos existences d’aujourd’hui, et échoue à extraire du second la singularité de sa drôlerie tout à la fois gestuelle, verbale et visuelle. Son échec relatif, puisqu’il demeure un divertissement regardable, tient alors à la pauvreté de son écriture comique, qui ne repose que sur des anachronismes et des situations faciles (la dance de l’ours, par exemple) ; le rire, s’il advient, est référentiel et ne repose jamais sur un quelconque savoir-faire en matière de rythme, de cadrage ou de montage. Dit autrement, il relève davantage du sitcom ou de la série télévisée diffusée après le journal du soir que du cinéma. Seule la partition musicale signée Alexandre Azaria confère à l’ensemble une originalité tonale, mêlant habilement orchestration classique et sonorités électroniques.
Voilà donc un conte des plus convenus, en dépit de la volonté de transgresser le quatrième mur par une explicitation de la position de spectateurs – le réalisateur interprété par Clovis Cornillac mange des pop-corn dans un seau ! – qui conduit à restreindre l’espace de jeu des comédiens confirmés, Isabelle Carré et Kad Merad en tête.