Ô amour tu m'as donné un sens à ma misérable vie !
Date : 1967
Scénaristes : Calder willingham, Buck Henry, Charles Webb
Commentaire : Portrait d'une époque en transition, les mœurs traditionnelles chrétienne, à notre époque aux relations plus décomposées et libertine.
Une B.O remarquable.
Résumé : Nous suivons un jeune diplômé Ben (Dustin hoffman). Malgré l'enthousiasme de son entourage pour sa réussite scolaire Ben est anxieux pour son avenir. Au fil de sa vie, il va découvrir le plaisir charnelle et l'amour de sa vie.
Points cool :
J'ai un petit faible pour les films empruntant le genre de la romance. J'apprécie ce genre car à chaque fois que je suis devant un petit ou grand écran, le film me pose inexorablement la question suivante : Que donne-t-on et que doit-on attendre en retour dans un couple ? Ou de manière plus général, comment puis je grandir et mettre de côté mon égo(isme) pour apprendre à vivre avec les autres ?
Lorsque ces interrogations sont habilement écrit et mis en scène. Nous vivons, alors, un moment de grâce et rare devant nos écrans : La rencontre simultanée de la pensée et de la sensation, de l'intellect et l'affect. L'harmonie entre l'expérience logique et l'expérience émotionnelle.
Le Lauréat (The graduate) fait partie de ses œuvres qui s'en approche. En effet, une intrigue principale solide et structurée et claire. La caractérisation du héros (Ben) est à la fois dense et complexe, laissant exprimer tout le talent de l'acteur Dustin Hoffman. Quant aux antagonistes même enseigne. Ils sont bien caractérisés, donnant une crédibilité et de forte conviction valable contre le héros. Ce qui amène à intensifier les conflits.
Les scènes naturellement se suivent. Chaque scène, les conflits et les enjeux sont claires. La plupart sont rythmées par des dialogues économes et justes. Les répliques écrient comme sur une partition de musique laissent, au final, une grande liberté au sous texte traduit par les jeux des acteurs, la mise en scène et le placement des symboles tels que : la symbolique de l'eau représentant métaphoriquement l'état psychologique de Ben, l'aquarium, la piscine, la fontaine...(petite pensée de la symbolique de l'eau dans "les diaboliques" 1955, par Môsieur Clouzot)
Les 21 premières minutes du film me semble, synthétiser et illustrer, au mieux, les propos que je viens d'évoquer.
Il est d'ailleurs intéressant, en lisant le scénario et tout en regardant le film, qu'une scène a été supprimée. Sur le scénario la scène commence à la page 1 et se termine à la page 3 (Lien du scénario ci dessous). La scène en question mets en scène Ben entrain de faire un monologue devant les étudiants, lors de la remise de diplôme. La question qu'on n' a le droit de se poser : pourquoi ont ils supprimés cette scène ?
La réelle raison pourrait peut être, être de l'ordre de la production, tournage ou autre. Cependant, si on se concentre juste sur l'aspect narratif. La fonction de cette scène a pour but principal de caractériser le héros. Cependant, le monologue nuit à la caractérisation, pour deux raisons.
Premièrement, la forme : utiliser le discours (surtout au début d'un film) n'a pas un aussi grand impact émotionnel que de "voir" le héros entrain de faire une action. De plus, sa donne un petit côté moralisateur.
Deuxièmement le contenu de ce discours mets de manière trop littéraire la faiblesse principale du héros. Encore une fois, voir une action est plus fort qu'une action qui est raconté.
Au final, la scène a été coupé, faisant place à un début plus léger et tant mieux.
Points moins cool :
Pas de gros point noir, juste des petits bémols. On peut ressentir une certaine longueur. Notamment les moments où la musique prend toute sa place. D'un autre côté c'est ce qui fait sa force. J'entends par là que l'utilisation de la musique, comme cela, crée une certaine distance entre le spectateur et le film. La musique nous extirpe du film. Mais elle nous remet en question sur notre façon de mener notre vie par rapport à celle du héros.
Lorsque que la musique prend fin, nous retournons avec aisance dans l'univers du film, grâce à la structure solide du récit. Le rôle de la musique dans ce film ressemble a celle de "In the mood for love" réalisé avec une plus grande finesse, par Wong Karwai. Ce rôle de parenthèse,à la fois pour les deux personnages vivant un amour impossible, et pour le spectateur sans être extirpé du film.
Elaine est, à mon avis, le personnage qui aurait pu être plus développé. En effet, j'avais l'impression qu'elle représenté plus "l'objet de désir" de Ben qu'un personnage ayant sa propre identité.
Un dernier mot ?
Ô amour !
Bravons !Brisons ! Éclatons ! les pressions familiale sociale religieuse et cosmique !
Mon existence commença, le jour où je t'ai rencontré !
Ô amour !
Et vous, qu'est ce que vous le plus apprécié/détesté ? Ce film vous semble t-il immorale/morale ? Êtes vous un grand sentimental ou un vrai dur à cuir comme la ceinture de mon père, lors de ma tendre enfance ?
(Zut je n'aurais pas du écrire ça !)
Partageons ! Dansons ! Vivons ! Réagissons !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.