Le Lieutenant souriant, sorti en 1931, est la deuxième des quatre collaborations de Maurice Chevalier avec Ernst Lubitsch, après Parade d'amour (1929) et avant Une heure près de toi (1932) et La Veuve joyeuse (1934). Le chanteur français, acteur depuis son arrivée à Hollywood quelques années plus tôt, y retrouve donc le réalisateur alors encore allemand, pour une comédie légère et enjouée caractéristique des débuts du parlant. Il interprète Niki, un lieutenant en poste à Vienne, qui à la suite d'un malentendu se voit contraint d'épouser l'oie blanche Anna, princesse du Flausenthurm, afin d'éviter un scandale, alors qu'il filait le parfait amour avec la charmante Franzi.
On retrouve donc ici tous les ingrédients d'un Lubitsch de l'époque : l'impayable Maurice Chevalier, tout en mimiques et accent français à couper au couteau ; deux actrices charmantes et sexy : Claudette Colbert (la brune) et Miriam Hopkins (la blonde) ; une intrigue amoureuse en triangle - qui se dénoue de manière très surprenante ; des chansons amusantes, notamment celle du petit-déjeuner (!) ; une critique fine et bienveillante de la haute société, ici représentée par la royauté flausenthurmienne ; et bien sûr un tas de sous-entendu coquins.
— Comme ça, vous jouez du piano ? Nous pourrions jouer en duo, un jour... — J'adore la musique de chambre !
Malgré quelques baisses de rythme çà et là, la bonne humeur est au rendez-vous, grâce au sourire si communicatif du splendide Maurice Chevalier, et au charme de ses deux appétissantes viennoiseries...